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Ils témoignent

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Yohann MAGRIN est entrepreneur de travaux forestiers à Serres sur Arget et évolue dans ce secteur professionnel depuis près de 22 ans. En 2015, il embauche pour la première fois un apprenti en CAPA travaux forestier


« Brice est venu me voir pour me demander si j’étais intéressé pour l’embaucher en tant qu’apprenti ; nous nous connaissions et nous avions déjà discuté de son projet. Je n’avais pas besoin de main d’œuvre sur mon entreprise, mais ayant été moi-même apprenti, l’idée de faire découvrir mon métier et de transmettre mon savoir-faire m’a plu, j’ai donc décidé de le prendre en apprentissage.
La présence de Brice n’a pas modifié mon organisation ni ma façon de travailler. Il est jeune et les travaux réalisés, souvent dans la pente, peuvent être difficiles ; je le laisse fonctionner à son rythme. J’ai la chance d’avoir un jeune passionné, qui aime ce qu’il fait, qui est demandeur d’apprendre et avec qui j’ai plaisir à partager mon métier.


En arrivant chez moi, il avait déjà touché une tronçonneuse mais découvrait le métier. Les premiers jours, il n’a d’abord fait qu’observer, ensuite, je lui ai confié des choses assez simples : j’abattais les arbres et lui les ébranchait. Rapidement, il est passé lui-même à l’abattage. Nous travaillons toujours ensemble, je veux pouvoir m’assurer que tout se passe bien pour lui.
La fonction de maître d’apprentissage me plaît : ne pas s’enfermer dans ce qu’on sait faire mais en faire profiter les autres. Ca ne coûte pas grand chose et ça peut changer la vie d’un jeune en lui permettant de se passionner pour un métier. Je pense que je renouvellerai l’expérience de l’apprentissage ».

 

Sylvain Calvet à 19 ans et termine sa formation agricole en apprentissage dans une  exploitation de polyculture élevage allaitant à Mireval

 

« L’enseignement agricole était une évidence pour moi et j’ai choisi cette voie dès que j’ai pu à la fin de la 3ème. L’apprentissage a également été un choix, je voulais sortir d’un cursus exclusivement scolaire et ne pas être tout le temps en classe. L’idée d’avoir une petite paie dès 16 ans ne me déplaisait pas même si ce n’est pas ce qui m’a fait choisir cette voie.
J’ai rencontré Didier BOURET chez qui j’ai fait tout mon apprentissage (CAPA et BPREA) à l’occasion de mon stage en entreprise en classe de 3ème.
Mon père est agriculteur et je connaissais l’exploitation familiale, j’ai voulu profiter de l’apprentissage pour voir autre chose.
Quand j’ai démarré mon apprentissage, j’avais déjà travaillé sur l’exploitation familiale ; il a fallu que je prenne connaissance du fonctionnement de l’exploitation de Didier, de sa façon de faire, de son organisation. J’ai progressivement participé aux différents travaux des cultures et de l’élevage. Aujourd’hui, je fais tous les travaux de l’exploitation à l’exception de la fertilisation et du traitement des cultures. Il peut m’arriver de travailler en autonomie après avoir pris le matin des consignes auprès de Dider.
Dans un avenir proche, je projette de m’installer sur l’exploitation familiale et j’espère pouvoir continuer à entretenir des relations de travail et d’entraide avec mon maître d’apprentissage »

Témoignage de la CAPA et de Thibaut PIQUEMAL

L’apprentissage est reconnu aujourd’hui comme voie de réussite dans l’enseignement agricole. Du CAP à un diplôme de BAC+5, plus de 400 sites vous proposent la formation de votre choix. Alain Soulé, Directeur de la CAPA et Thibaut Piquemal, technicien grandes cultures au sein de la coopérative, reviennent sur leur parcours respectif dans le cadre de l’accompagnement et du suivi de formation diplômante par apprentissage. Témoignages.

Entretien avec Alain Soulé, Directeur de la CAPA

Quelle est la plus-value de l’apprentissage pour une entreprise et pour un jeune en formation ?
« La CAPA regroupe 25 salariés dont 4 techniciens de terrain. La pyramide des âges au sein de la coopérative, nous a amenés à préparer les départs en retraite et à nous orienter vers l’apprentissage dans l’objectif de recruter les futurs conseillers. En fin d’année 2018, trois techniciens de terrain sur quatre seront renouvelés. Le constat de départ est simple : nous avons eu beaucoup de difficultés pour recruter des techniciens formés  lors du premier départ à la retraite, nous ne trouvions pas les candidats adéquats.

Depuis six ans maintenant, nous accueillons, au niveau de la CAPA et du libre-service agricole, des jeunes en formation alternante. Certains sont restés, d’autres nous ont quittés. Nous leur avons apporté une expertise qu’ils n’auraient pas eu simplement à l’école, c’est aussi l’intérêt de cette formation : une mise en application pratique immédiate. Quand les jeunes décrochent un emploi, ils sont tout de suite opérationnels ».

L’apprentissage est déjà ancré dans le fonctionnement managérial et dans les objectifs de développement de nombreuses entreprises.
« Celui-ci répond à une demande de formation de base élevée, définie pour nous, par le conseil d’administration à un niveau de BAC+5, et à une intégration optimale sur le terrain et au sein des équipes. De par leur formation, ces jeunes acquièrent une sensibilité importante et une compréhension spécifique de la mutation du métier d’agriculteur. Les contraintes du monde agricole nous obligent, en effet, à élargir le champ d’intervention des missions de technicien. Celles-ci viennent s’ajouter à la gestion classique du suivi d’exploitation. Le conseil agricole a évolué, nos techniciens rentrent de plus en plus dans un accompagnement de gestion : assolement, incidence avec les aides PAC… Grâce au niveau de formation des apprentis ingénieurs, nous accédons à leurs compétences théoriques et nous leur fournissons la connaissance du terrain. La coopérative travaille sur trois départements avec de nombreuses spécificités selon les zones géographiques. Chacun trouve ainsi son intérêt dans ce fonctionnement.

Une coopérative a des missions élargies, nécessitant une connaissance précise sur de nombreux domaines d’intervention. La politique interne de l’entreprise est discutée avec eux, ils en sont partie prenante. Cette implication et cette adhésion à la politique interne de l’entreprise ne peuvent pas être appréhendées lors d’un entretien d’embauche ».

Thibaut a obtenu son diplôme d’ingénieur agronome dans le cadre d’un contrat d’apprentissage au sein de la CAPA. Comment se sont déroulées ces années de formations et son intégration au sein de la CAPA et auprès des agriculteurs adhérents de la coopérative ?
« Thibaut a intégré la CAPA dans le cadre de sa licence professionnelle Conseil en Système de Culture Agro-écologique (COSYCA) pour réaliser son stage de fin d’étude. A l’issue de ce cursus, je lui ai proposé de poursuivre sa scolarité vers un diplôme d’ingénieur pour remplacer, à terme, le départ à la retraite d’un technicien de terrain.

Dans le cadre de son contrat d’apprentissage, Thibaut n’était pas simplement en formation alternante, on lui a demandé aussi de s’impliquer sur le suivi et l’animation des agriculteurs de sa zone ainsi que sur des tâches spécifiques comme la gestion de la PAC. L’intégration dans les équipes s’est faite naturellement. C’est devenu un élément de la CAPA. Lui aussi, s’est bien intégré dans l’entreprise et ça c’est un point important. C’est aussi un des aspects positifs de l’apprentissage : cette intégration facilitée dans les services mais aussi auprès des agriculteurs. La confiance s’acquiert avec le temps. C’est un investissement sur l’avenir !
L’apprentissage est très positif pour une entreprise. Grâce à son niveau de qualification, Thibaut, nous apporte une vraie valeur ajoutée. Les retours sont très positifs ».

Un diplôme d’ingénieur par apprentissage : concilier formation théorique et mise en situation. Témoignage de Thibault Piquemal

« Après mon BTS et ma licence, j’ai pris conscience de l’écart entre la réalité et la formation suivie. C’est face à ce constat que j’ai fait le choix de suivre le diplôme d’ingénieur par apprentissage. J’ai rapidement trouvé de l’intérêt au métier de conseiller : suivre les demandes des agriculteurs, pousser leurs compétences… En cours, on voyait des modules qui pouvaient s’appliquer directement au sein de l’entreprise : l’agroécologie, le suivi qualité, la stratégie globale d’exploitation, l’agriculture de précision…

Avoir une indépendance financière est aussi le « plus » de la formation par apprentissage. Grâce à la rémunération perçue, j’ai pu m’émanciper. Le diplôme d’ingénieur agronome est très intéressant de par son large domaine d’activité. Dans le cadre de ce cursus scolaire, l’apprentissage m’a permis de monter en compétence au fil des mois et des années. Les cours sont denses mais avec de la persévérance et de la motivation, nous y sommes tous arrivés !

Je suis aujourd’hui salarié au sein de la CAPA en tant que technicien grandes cultures. J’accompagne ainsi les agriculteurs de mon secteur dans le suivi des cultures. Je m’occupe de la mise en place de nouvelles pratiques agricoles et de l’expérimentations avec l’appui de la plateforme Toulouse-Auzeville. Depuis début octobre je travaille sur une offre en Agriculture Biologique : recherche de débouchés, choix des variétés … Je suis également en charge de l’animation du syndicat des pommes de terre et des légumes secs. Des missions variées reposant sur l’ensemble des connaissances acquises dans le cadre de ma formation. L’apprentissage équivaut, à mon sens, à une expérience professionnelle ».     

L'apprentissage, un investissement pour l'avenir !
Entretien avec Alain Eychenne, agricullteur

Pour Alain Eychenne, éleveur à Durban-sur-Arize, la décision d’embaucher un apprenti est partie d’un besoin de main-d’œuvre. Un apprenti était l’assurance d’avoir une personne jeune, formée et qualifiée pour le travail à faire sur l’exploitation. Le bouche à oreille amène Pierre, qui souhaitait faire un BPREA par apprentissage, à contacter M. Eychenne. Ils se rencontrent, font connaissance et signent un contrat. Avant Pierre, d’autres jeunes avaient sollicité M. Eychenne mais il ne souhaitait pas prendre un apprenti mineur ; sa seule exigence était celle de l’âge pour s’assurer d’une certaine maturité, autonomie et aptitude aux travaux à réaliser sur l’exploitation. « Je n’avais pas d’attente sur des origines agricoles ou de l’expérience ». Sur l’exploitation, les travaux se font ensemble, M. Eychenne souhaite que son apprenti ne soit jamais isolé et progressivement il gagne en autonomie. « Pierre réalise tous les travaux, les plus fastidieux comme les plus stimulants, pour avoir une vision réaliste du métier d’agriculteur ». Les périodes en entreprises sont le gage d’un apprentissage ancré dans la réalité du métier.

Sur l’exploitation, l’organisation du travail est très claire ; un plan de travail est élaboré prévoyant les travaux quotidiens, les rendez-vous, les gros travaux saisonniers. En fonction du calendrier et de la présence de Pierre et d’un autre stagiaire adulte en formation, les différents travaux sont répartis pour que chacun sache à l’avance ce qu’il y a à faire et ce qu’il va faire.

Rapidement, la question de la succession de M. Eychenne se pose et l’idée d’une association avec Pierre émerge. Le projet fait son chemin et pourrait se concrétiser à l’issue des deux ans d’apprentissage.

En évoquant la question de la rémunération, qui dans le cas de Pierre s’élève à 61% du SMIC, M Eychenne parle « d’un véritable investissement pour l’avenir de l’exploitation ». Il fait d’ailleurs remarquer « qu’un coup de pouce financier supplémentaire, notamment pour l’embauche de personnes majeures, serait le bienvenu pour alléger le coût pour l’entreprise et faciliter l’embauche d’apprentis ». Et si c’était à refaire ? « Sans hésiter, je le referais ! »
 

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