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LUTTE CONTRE LES AMBROISIES : il est encore temps d'agir

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Les ambroisies sont des plantes annuelles exotiques envahissantes dont le pollen très allergisant provoque des maladies qui affectent toute la population. Quand elles se développent, les ambroisies concurrencent les cultures d’été et peuvent conduire à des pertes importantes de rendement.

En Ariège, les ambroisies sont surtout localisées dans le nord-est du département. Son aire d’extension croît d’année en année. Nous sommes encore à un stade où nous pouvons maîtriser la prolifération de cette plante : la lutte est l’affaire de tous et c’est maintenant !

Un réseau multi-partenarial en Ariège pour lutter contre les ambroisies

Piloté par l’Agence Régionale de Santé, un réseau de partenaires se réunit chaque année en Ariège pour définir les actions de lutte contre les ambroisies. Ces partenaires sont tous concernés par l’ambroisie : médecins, communes, conservatoire d’espaces naturels, carrières, services d’entretien des routes, agriculteurs, syndicats de rivière, pêcheurs. Dans le cadre des journées internationales de l’ambroisie, un évènement de sensibilisation de l’ensemble des acteurs sur les différents types de milieux colonisés par l’ambroisie avec une opération d’arrachage collectif aura lieu entre le 15 et le 30 juin 2022.

Reconnaître les ambroisies dès leur levée et suivre leur évolution dans les parcelles

Dans les grandes cultures, l’ambroisie se développe dans les cultures d’été, en particulier dans le tournesol, le soja, le maïs et le sorgho. En tournesol, une perte de 3 q/ha par tranche de 10 ambroisies au m² avec une perte qui peut aller jusqu’au 2/3 du rendement de la récolte est observée. On rencontre deux espèces d’ambroisie en Ariège : l’Ambroisie trifide dont la présence est largement avérée sur les communes de Montaut, Mazères, Saverdun, Villeneuve-du-Paréage et l’Ambroisie à feuille d’Armoise que l’on retrouve le long de la vallée de l’Hers, de Moulin-Neuf à Gaudiès. Ces deux espèces sont allergisantes et concurrentielles des cultures.

Les comprendre pour mieux lutter contre

Les ambroisies doivent leur caractère envahissant à leur grande capacité à se disséminer et à germer :

  • Jusqu’à 3 000 graines par plante pour l’ambroisie à feuilles d’armoise et jusqu’à 500 graines par plantes pour l’ambroisie trifide,
  • Dissémination principalement par l’eau et par les engins de chantier ou agricoles,
  • Graines viables dans le sol pendant au moins 10 ans,
  • Germination jusqu’à 20 cm de profondeur,
  • Levées échelonnées de mars à septembre,
  • Emission de pollen d’août à octobre,
  • Capacité à fleurir et à former des graines en un temps très court,
  • Plante pionnière, qui colonise préférentiellement les terrains remaniés : sols nus, lits de rivières, chantiers, bords de routes… Sensible à la concurrence, elle est peu présente en prairies et forêts.
Lutter contre leur développement : combiner plusieurs leviers à l’échelle de la rotation

Ces moyens de lutte peuvent également vous servir à lutter contre le Datura et le Xanthium qui envahissent aussi les cultures d’été.

  • Retarder la date de semis des cultures d’été : faire lever et détruire les ambroisies avant les semis, ne pas labourer

Préparation précoce du sol fin mars, sans labour, pour faire lever les ambroisies sans enfouir les graines en profondeur, puis les détruire. Décaler les dates de semis fin avril et même au 10-20 mai pour les parcelles à forte pression, en adaptant le choix variétal.

  • Intégrer des cultures d’hiver et nettoyer les parcelles pendant l’interculture

Les intercultures d’été sont des périodes propices à la destruction de cette plante invasive, par voie mécanique ou chimique, avant sa floraison. La lutte en interculture est un complément incontournable de la lutte en culture pour maîtriser l’ambroisie à court et à long terme. Juste après la récolte des céréales à paille, réaliser un déchaumage pour détruire les pieds levés et réaliser un faux-semis. Début septembre, détruire les ambroisies qui ont levé.

  • Désherbage chimique : fractionner le post-levée et combiner avec du désherbage mécanique pour éviter les résistances.

Dans les tournesols et sojas, sur des parcelles où la présence d’ambroisie est connue, les solutions de pré-levée sont souvent insuffisantes. Il est nécessaire de coupler le désherbage de pré-levée à un post-levée fractionné en deux fois à huit ou dix jours d’intervalle. En maïs et sorgho, en post-levée les solutions à base de mésotrione sont efficaces. Attention aux conditions d’utilisation différentes selon les produits à base de mésotrione (dose, fréquence, DVP, …) : reportez-vous aux étiquettes. Pour éviter les problèmes de résistance, alterner les méthodes de désherbage et associer des interventions mécaniques : herse étrille, binage, et même écimage en dernier recours.

  • Dans les prairies, faucher ou faire pâturer avant floraison.
  • Arrachage manuel dès l’apparition des premiers pieds.
  • Utiliser des semences triées avec soin pour ne pas semer d’adventices avec les cultures, nettoyer les moissonneuses pour éviter la dissémination.
  • Maintenir propre les bords de parcelle.
  • Signaler la présence des ambroisies afin d’améliorer la lutte collective

Pour mieux connaître sa répartition et aider à limiter sa prolifération, vous pouvez signaler les ambroisies via la plateforme nationale www.signalement-ambroisie.fr.

Pour toute question, contactez les conseillers agronomie de la Chambre d’agriculture.

Que dit la règlementation ?
  • Obligation de détruire l'ambroisie sur votre terrain avant toute dispersion de pollen, que vous soyez utilisateur du terrain à quelque titre que ce soit.
  • La teneur maximale d'ambroisie ne doit pas dépasser 50mg/kg de graines destinées à la fabrication des aliments pour les animaux, afin d'éviter la dissémination des graines d'ambroisie.
  • Dans le cadre de la conditionnalité, la présence répétée d'ambroisie sur les bandes tampons est passible d'une réduction des aides PAC de 3%.