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Le changement climatique s'invite au Salon Agricole de Tarbes

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Source : Chambre d'agriculture de l'Ariège

La Chambre d’agriculture de l’Ariège a participé au Salon Agricole de Tarbes les 12 et 13 mars 2022 en animant des événements sur le changement climatique aux côtés de la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées, d’Agroterritori (Catalogne – Espagne) et d’Abere (Pays Basque – Espagne) dans le cadre du projet CLIM’AGIL sur les adaptations au changement climatique.

 

 

L'objectif était de sensibiliser les agriculteurs et le grand public aux enjeux de l’adaptation de nos agricultures face au changement climatique et de développer entre partenaires une stratégie d’adaptation transpyrénéenne.

Un stand CLIM’AGIL a été animé par des conseillers et des agriculteurs, avec une exposition sur les causes et conséquences du changement climatique sur l’élevage, les projections climatiques sur les 80 ans à venir et une présentation des différentes pratiques d’adaptations illustrées par des photographies et infographies.

Le samedi midi, Pierre MARTIN, Président de la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées, Jean Louis CAZAUBON, Vice-président du Conseil Régional Occitanie, et Jeanine DUBIE, Députée des Hautes-Pyrénées, étaient présents sur le stand et ont souligné l’enjeu pour les exploitations agricoles de s’adapter au changement climatique et de contribuer à son atténuation via notamment les prairies.

Une table ronde s’est tenue l’après-midi, animée par Frédéric LEVRAULT, expert changement climatique pour les Chambres d’agriculture, et 32 participants : agriculteurs, conseillers espagnols et français. Après une brève présentation des caractéristiques et impacts du changement climatique sur nos territoires, les participants ont été invités à réagir sur leur ressenti du changement climatique, en tant qu’agriculteurs.

De l’herbe qui pousse plus tôt.

La pousse de l'herbe dans les Hautes-Pyrénées et en Ariège a lieu avec une à deux semaines d’avance et un peu plus en Espagne. Ce sont là de nouvelles opportunités et des ressources à valoriser. Il faut par conséquent savoir y répondre et être réactif. Mais attention, les sols ne sont pas nécessairement portants au moment où l’on pourrait mettre à l’herbe.

Une montée en Estives qu’il faudrait avancer !

En Espagne, la montée en Estives est maintenant possible un mois plus tôt. Concernant les Hautes-Pyrénées, il serait techniquement possible et avantageux de monter une à deux semaines plus tôt. Il y a toutefois encore des habitudes difficiles à fa re évoluer sur ces dates.

Autre constat : des étés chauds et secs dans les coteaux, avec un arrêt de la pousse de l’herbe et la nécessité d’affourager en été.

La biodiversité change également et s'adapte : des mauvaises herbes et bioagresseurs se développent et sont de plus en plus difficiles à contrôler dans la mesure où il est peu aisé d’anticiper ces changements.

Face à ces constats, comment s’organiser ?

Tout d'abord, la réglementation doit être adaptée aux nouvelles contraintes climatiques. Il est nécessaire d’éclairer les acteurs des politiques publiques sur ces questions et d’apporter des éléments techniques.

Les agriculteurs doivent par ailleurs être sensibilisés, se concerter, utiliser et valoriser certains outils de pilotage : somme des températures, hauteurs d’herbes pour pouvoir ajuster les dates de mise à l’herbe, de montée en estive et de fauche.

Il est également nécessaire de créer plus de concertation et d’interconnaissances entre les structures : organisations agricoles, instituts techniques et recherche.

Aujourd’hui, dans le cadre du projet CLIM’AGIL mais aussi dans les nombreux projets portés par d’autres structures sur cette même problématique, de nombreuses pratiques d’adaptations ont été identifiées et testées. Que manque-t-il aujourd’hui pour qu’elles puissent être mises en place et adoptées par les exploitations ? Comment peut-on passer du catalogue de pratiques à leur mise en place ?

Les outils de diagnostic de vulnérabilités simples et adaptés aux exploitations, peuvent être une entrée en matière pour sensibiliser aux impacts sur l’exploitation et identifier des pratiques adaptées au changement et à l’exploitation. Ensuite, une fois les pratiques à mettre en place identifiées, un accompagnement individuel par un technicien est nécessaire. L’accompagnement de collectifs d’agriculteurs animés par des techniciens est aussi un outil de sensibilisation et d’accompagnement dans la mise en œuvre de nouvelles pratiques.

Enfin, un travail est à mener avec les instituts et la recherche pour confomer nos observations de terrains.

En conclusion de cette table ronde, l’enjeu sera de se concerter, d’échanger nos connaissances et de les diffuser entre agriculteurs et techniciens et de sensibiliser les politiques publiques pour adapter la réglementation et les aides. Enfin une réflexion plus poussée est à conduire sur la marche à franchir entre l’identification des pratiques adaptées au changement climatique et à leur adoption par les exploitations. Ces sujets seront abordés lors du séminaire de clôture de CLIM’AGIL qui aura lieu le 18 et 19 mai 2022 en Ariège. Ce séminaire est une vraie rencontre pour les agriculteurs et les acteurs du territoire.