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L’ariège s’inspire d’exemples d’actions favorables pour les pollinisateurs en milieu agricole

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Le 2 avril dernier s’est tenue une journée technique permettant de présenter aux membres du GIEE en émergence « API-AGRI » un panorama de démarches favorables aux pollinisateurs en milieu agricole.

Pour rappel, ce GIEE réunit des apiculteurs, des céréaliers et des polyculteurs-éleveurs locaux autour de l’amélioration de la quantité, de la qualité et de la continuité de la disponibilité des ressources mellifères dans les plaines et coteaux ariégeois. Le collectif a eu l’occasion d’assister aux présentations des projets « Apiluz » (Symbiose) et « R2D2 » (Terres Inovia) afin de se ressourcer et piocher des pistes de travail à transposer en Ariège.    

Le projet Apiluz, porté par l’association Symbiose, basée à Reims dans la Marne,  a démarré sa phase expérimentale en 2014 afin de répondre à la disette alimentaire pour les abeilles entre juin et août grâce à la luzerne.  Le principe consiste à conserver des bandes non fauchées de 3 m de large a chaque coupe de luzerne, qui sont déplacées d’une coupe à l’autre.

Lidl a contribué au financement de ce projet à hauteur de 150 000 € par an pendant trois ans. D’autres entreprises privées, dont six coopératives de déshydratation de luzerne, et des financements publics ont également été mobilisés. Il est important de souligner que les coopératives de luzerne ont supporté des coûts élevés lié à la perte de qualité du fourrage (valeur alimentaire amoindrie par le retard de fauche). Le collectif d’acteurs financiers a permis d’étendre le projet à 7 départements (Aisne, Ardennes, Aube, Marne, Meuse, Seine et Marne, Yonne) de 2021 à 2023.

Finalement, chaque année, près de 550 ha de bandes non fauchées ont pu fleurir chez 2 200 agriculteurs du territoire et contribuer à nourrir les abeilles domestiques et sauvages mais aussi toute la biodiversité locale (auxiliaires de cultures notamment).

Le projet R2D2 porté par Terres Inovia en Bourgogne a vu le jour en réponse à une problématique  de dégâts d’insectes d’automne sur le colza (altises d’hiver, charançons du bourgeon terminal) qui montrent des résistances aux insecticides. Démarré en 2018 et pour une durée de 6 ans, ce projet financé par l’Office Français de la Biodiversité vise à accompagner 10 agriculteurs exploitant 1300 ha de grandes cultures dans la réduction des dégâts d’insectes dans une démarche d’agriculture durable.

Pour ce faire, 3 axes de travail sont explorés en alternative à la lutte chimique :     
    ►Améliorer la robustesse des cultures via des leviers agronomiques (décalage des dates de semis, associations d’espèces…)    
    ► Créer un environnement défavorable aux ravageurs à l’échelle paysagère (intercultures pièges à altises)
    ► Créer un environnement favorable aux auxiliaires de cultures pour encourager la régulation biologique (plantation de haies, semis de bandes fleuries multi-espèces annuelles et pluri-annuelles).

Si l’objectif d’éliminer totalement l’usage des insecticides est à ce jour très ambitieux, les résultats du projet R2D2 sont très prometteurs et montrent l’importance d’aborder la lutte contre les ravageurs avec une vision « paysagère » qui tient compte à la fois des observations à l’intérieur des parcelles cultivées, mais aussi en dehors, sur les surfaces dites « non productives » qui peuvent être sources de solutions efficaces, naturelles et pérennes.

Le saviez-vous ? 1 ha de bande de luzerne non fauchée peut faire vivre 160 000 abeilles domestiques

 

Pour en savoir plus :

 

 

Contact : Nolwenn PONS,  Chargée d'études Environnement

nolwenn.pons@ariege.chambagri.fr
06 43 10 40 84