Du chanvre en Ariège

POURQUOI FAIRE DU CHANVRE ?
Le chanvre est apparu comme une alternative intéressante pour allonger les rotations et diminuer les IFT des exploitations (Indice Fréquence de Traitement). En effet, c’est une culture a bas intrant, qui a besoin de très peu de fertilisation (environ 100 u/ha N, 50 u/ha P et 100 u/ha K, selon les reliquats des parcelles), qui demande peu d’eau et avec 0 phytos. Semé en avril, le chanvre pousse rapidement et développe une végétation importante. Le chantier de la récolte est l’étape la plus difficile, et elle est différente en fonction des débouchés choisis. Pour la paille, la fauche s’effectue avec une double section courant aout puis les pailles sont laissées au sol pour une période de rouissage qui permet de séparer la fibre de l’écorce de la tige.
Plus tard en saison, on privilégie la graine et la récolte s’effectue en deux temps. Celle-ci trouve des débouchés dans l’oisellerie ou pour l’alimentation humaine comme le sésame.
Il y a donc deux types de variétés de chanvre industriel : les variétés fibres et les variétés mixtes (fibres et graines). Le chanvre industriel, précisions-le, ne se fume pas : le taux de THC (tétrahydrocannabinol) est nul. Ce n’est donc pas du chanvre CBD et le fumer peut juste rendre malade : cela ne sert à rien de les voler …

EXISTE-T-IL UNE FILIÈRE CHANVRE EN OCCITANIE ?
Il n’a pas encore colonisé les terres Ariégeoises mais il pourrait très bien y trouver sa place et offrir aux agriculteurs un nouveau débouché. D’ici 2035, les géotextiles couramment utilisés dans la construction et les grands chantiers routiers ou ferroviaires ne devront plus être pétro-sourcés. Des groupes comme Vinci, Eiffage et la SNCF anticipent et demandent à être livrés avec des fibres naturelles. En parallèle, l’entreprise Biotex Technologie à Lavelanet s’apprête à lancer une production de géotextiles en fibres naturelles à base de chanvre, sur son site et également à Laroque-D’olmes. Les géotextiles seront confectionnés localement en partenariat avec l’entreprise Sage et Superyarn. Pour parvenir à l’équilibre économique au démarrage de l’activité prévu en 2025, l’industriel vise l’implantation d’un millier d’hectares de chanvre en Occitanie. C’est pourquoi depuis 2021, l’Aude a mené des essais sur l’itinéraire technique de cette culture, notamment sur les variétés et que l’Ariège rejoint les essais en 2024. C’est un enjeu de taille pour revitaliser ce bassin d’emploi, avec le soutien de la Région qui s’implique dans le projet avec un investissement de l’ordre d’une 20aine de millions d’euros.
Des visites de parcelles seront organisés courant juillet afin d’échanger sur l’itinéraire technique de cette culture, les valorisations et coût de production.

Plus de renseignement :

Amélie CHEVALOT – 06 14 81 94 31 – amelie.chevalot@ariege.chambagri.fr