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Installés en agriculture : que sont-ils devenus 10 ans après ?

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Pour tenter de répondre à cette question la Chambre Régionale d’agriculture d’Occitanie a mené une enquête en 2021-2022, mandatée par les membres du Comité Régional Installation-Transmission (CRIT) qui avaient exprimé de manière unanime le besoin de mieux connaître le devenir des installés en Occitanie.

 

Conduite en partenariat dans le cadre de l’Observatoire régional Installation Transmission, cette enquête avait pour ambition d’identifier les profils des installés et les facteurs clés de la pérennité de leurs installations.

2000 installés par an en Occitanie.

L’enquête a ciblé tous les installés en agriculture entre 2009 et 2019 en Occitanie. Plusieurs sources de données ont été utilisées : données MSA sur les entrants avec un statut chefs d’exploitation ou cotisants solidaires (hors transferts entre époux), données Cerfrance (échantillon de 2089 installés entre 2010 et 2015), enquêtes en ligne envoyée à plus de 20000 installés au cours des 10 dernières années. Ces enquêtes ont recueilli 915 réponses exploitables, qui ont été approfondies pour certaines par un entretien individuel.

Quels enseignements clés ?    

Les enquêtes ont été analysées en déterminant les facteurs facilitants des projets, mis en corrélation avec les taux de maintien en activité dans les 10 ans suivant l’installation et les critères de viabilité (aspects économiques) de vivabilité (aspects humains, temps de travail).

Il en ressort quelques « profils » clés :

Le statut à l’installation est le premier facteur facilitant : les personnes installées avec un statut de chef d’exploitation ont eu un meilleur taux de maintien que les installés en tant que cotisant solidaire. Ensuite, s’installer sous forme sociétaire semble avoir eu un impact positif sur la viabilité et la vivabilité : les porteurs de projets en société ont eu un meilleur taux de maintien que le installés en individuel. Cela s’explique par des conditions de travail et des possibilités de prélèvements plus favorables que pour les installés en individuel.

 

 

La formation et le diplôme agricole, et/ou l’expérience professionnelle acquise avant l’installation sont également déterminants sur le taux de maintien dans la durée.

Plus que la production, le contexte et l’environnement professionnel influent sur la viabilité et la vivabilité. Les productions sont finalement assez peu corrélées avec le taux de maintien. Mais les filières peu organisées ou peu représentées sur un territoire peuvent ajouter de la complexité et influer négativement sur le taux de maintien.

Par contre l’implication dans la vie locale et professionnelle semble être associée à un meilleur taux de maintien. Les installés y trouvent la reconnaissance et la réassurance auprès de leurs pairs. A l’inverse, l’isolement, du fait du volume de travail parfois, peut conduire à des difficultés exprimées.
De même, l’accompagnement semble favoriser une meilleure viabilité et vivabilité : les installés qui ont bénéficié d’un suivi ou de formations suivant l’installation semblent avoir eu un meilleur taux de maintien, par l’apport d’informations, d’opportunités, d’optimisations, ou tout simplement parfois pour le lien social.

Cette étude conforte les messages diffusés aux porteurs de projets : au moment de l’installation, il est primordial de construire des projets cohérents avec un réel équilibre entre les choix techniques, économiques et financiers, tout en permettant aussi les équilibres sur les volets humains (temps de travail, rémunération permise).

Les résultats complets de cette étude sont disponibles sur le site de la Chambre Régionale d’Agriculture d’Occitanie, sous la forme d’un rapport complet et d’un document de synthèse.

occitanie.chambre-agriculture.fr/chiffres-cles/observatoires-regionaux/installation-transmission/

(Traitement des données et rédaction de l’étude : Annabel Fourcade, Samia Lay, Nelly Dubosc, CRAO)

 

 

Véronique BEGUE