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Stocker du Carbone, c’est possible et c’est bon pour tout le monde

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Le séminaire de clôture du projet « Rotations Objectif 4/1000 et amélioration de la fertilité des sols en grandes cultures dans le sud-ouest » (2017 – 2021), s’est déroulé le 23 mars sur une parcelle du GAEC de l’Avocat Vieil, membre de l’association Conser’Sols

La matière organique nourrit et structure les sols

La matière organique, composée à environ 60% de Carbone, est un constituant majeur de la fertilité des sols. On distingue la matière organique rapidement dégradée par les microorganismes du sol qui se transforme en éléments minéraux assimilables par les plantes, et celle plus stable, l’humus qui est fondamental pour l’aération du sol et sa réserve en eau. En Ariège, les taux de matières organiques sur les sols cultivés sont assez faibles, de l’odre de 1,5 à 2,5%.

Des rotations positives en Carbone

Treize rotations co-construites avec les agriculteurs de l’association Conser’Sols ont été expérimentées sur l’une de leurs parcelles. Le type de sol, les données climatiques locales, les rendements des cultures, la biomasse des couverts, et les analyses d’amendement organique de 2017 à 2020 ont été utilisés pour modéliser l’évolution du taux de matière organique sur 100 ans. Neuf parcelles sur les treize atteignent l’objectif d’un stockage de carbone annuel de 4 pour 1000 sur 40 ans. Le stockage net sur 20 ans est de 6 à 26 tonnes de carbone par hectare pour les parcelles qui atteignent le seuil de 4 pour 1000, et de moins de 6 pour les autres. La modélisation prévoit sur ces treize parcelles + 0.06 à + 1.54% de matière organique en 100 ans.

Des systèmes et des itinéraires techniques stockants

Les systèmes en polyculture-élevage se démarquent avec un stockage de carbone plus élevé (cultures fourragères, amendements organiques) mais aussi les parcelles en maïs grain irrigué avec couverture végétale (biomasse des résidus de culture et des couverts d’interculture, efficience de l’irrigation).
Certains systèmes sont pénalisés par des sols à vitesse de minéralisation élevée (sols limoneux non calcaires). Les systèmes en maïs semence et en agriculture biologique sont globalement les plus déficitaires du fait de la faible production de biomasse. De manière générale, l’allongement de la rotation est positive sauf pour le maïs grain avec couverture végétale. Les méteils, colzas associés, et les semis de couverts dans les maïs sont des exemples de pratiques qui ont été testées et validées.

Une organiation territoriale

En parallèle, des schémas d’organisation d’une gestion territoriale des amendements organiques (fumier, compost de déchets verts) et des productions végétales (fourrages, grains, paillages) basée sur les complémentarités entre éleveurs et céréaliers du département, ont été conçus, et certains, testés, pour activer, amplifier et pérenniser les leviers favorables au stockage de carbone dans les sols.
La massification de ces pratiques sur des surfaces importantes est une étape clé pour aboutir à un réel effet d’atténuation du changement climatique. L’appropriation de ces résultats par les conseillers et les agriculteurs permettra de choisir en fonction des systèmes les leviers les plus adaptés, en disposant de références économiques et de temps de travail.

Et le Label Bas Carbone ?

Porté par l’état français, le Label Bas Carbone est un cadre de certification pour rendre transparent le marché du carbone volontaire de gré à gré, lié à des projets locaux de réduction de gaz à effet de serre dans les secteurs agricoles et forestiers. Les crédits carbone sont calculés à l’aide de méthodes reconnues par l’Etat comme par exemple la méthode CAP2ER utilisable pour les exploitations d’élevage. Les méthodes pour les cultures sont en cours d’instruction. Elle permetront d’obtenir des crédits carbone soit par le maintien du stockage, soit par un stockage additionnel.

 

 

 

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