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Session de rentrée : les sujets d'actualité en toile de fond

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Les intempéries qui frappent notre département depuis ce début d’année et les problèmes de prédations restaient les sujets majeurs du rapport d’actualité présenté par François Toulis, Président de la Chambre d’agriculture

La Session de rentrée avait un sentiment de déjà vu pour les membres élus de la Chambre d’agriculture : les intempéries qui frappent notre département depuis ce début d’année et les problèmes de prédations restaient les sujets majeurs du rapport d’actualité présenté par François Toulis, Président de la Chambre d’agriculture. « Sur les grandes cultures, c’est un tiers de collecte en moins. Une perte sèche pour le département. En élevage, les stocks fourragers sont importants mais la qualité est très faible. Les conséquences seront visibles cet hiver. La sécheresse du Nord de la France entraîne une saturation du marché de la viande suite à la décapitalisation de certains éleveurs. Là aussi, la ferme ariégeoise sera directement impactée par la baisse des cours » déclarait François Toulis.

Bilan des intempéries

Le Président de la Chambre d’agriculture est revenu sur les actions portées par notre institution pour amener un soutien aux agriculteurs. « Un comité de pilotage pour accompagner les agriculteurs en difficulté sera mis en place par la DDT à la fin du mois d’octobre. En parallèle, nous demandons un report des annuités 2018 avec la prise en charge des intérêts pour conserver une trésorerie nécessaire au fonctionnement des exploitations et assurer les achats supplémentaires suite aux intempéries. Une démarche régionale pour l’exonération de la taxe foncière devrait être menée collectivement. Les bailleurs doivent solliciter leurs propriétaires pour que ceux-ci puissent en faire la demande. »

Une enquête Calamité est aujourd’hui lancée par la DDT à la demande de la profession avec des inquiétudes sur le montant des enveloppes disponibles au regard des aléas climatiques qui touchent l’ensemble du territoire français.
Face à ce bilan, les élus ont été nombreux à régir pour faire état de la situation pour les agriculteurs ariégeois « il faut soulever le caractère urgent de nos demandes au regard de l’inertie dans la mise en place des différentes instances. Nos trésoreries souffrent et nous ne sommes pas en capacité d’attendre un an que des aides se débloquent » interpellait Nicolas Pujol.

Prédateurs : quelle sera la position du nouveau Ministre de l'Écologie ?

Des attaques sur les troupeaux incombant à l’ours sont enregistrées chaque jour. « C’est un calvaire pour nos éleveurs. Nous avons adressé un courrier à François de Rugy, Ministre de la Transition Écologique et Solidaire pour alerter une nouvelle fois sur le désarroi des éleveurs et rappeler la place de l’élevage dans la biodiversité et dans la vie économique de nos montagnes » indiquait François Toulis.
Chantal Mauchet, nouvellement nommée Préfète de l’Ariège a tenu à préciser  sa position « le dossier Ours est un dossier majeur. Avant ma prise de fonction en Ariège, j’ai rencontré les ministères de l’Agriculture et de l'Écologie sur ce sujet. Mon rôle n’est pas de polémiquer sur la place ou non de l’ours dans les Pyrénées. Mon action viendra en continuité du travail mené par Marie Lajus qui s’était beaucoup impliquée sur ce sujet ».
Après les décisions prises lors des États Généraux du pastoralimse, la profession est aujourd’hui en attente de mesures concrètes.

Cette Session de rentrée était également l'occasion de présenter l'articulation des services communs Bassin Sud pour les départements de l'Ariège, du Gers et des Hautes-Pyrénées, suite à la nomination d'Emmanuel Lecomte, directeur commun de ces trois structures. Une nouvelle organisation basée sur la volonté de développer toujours davantage le suivi, l'accompagnement et le conseil des agriculteurs sur le terrain.

Comprendre les attentes des consommateurs pour adapter nos productions et nos modèles agricoles
Intervention d'Anne-Emmanuelle Fiamor, socio-anthropologue

Les réformes successives de la PAC jouent un rôle majeur dans le développement des productions et dans leurs évolutions. Derrière ces aides financières, c’est bel et bien les attentes du consommateur qui modèlent notre agriculture.
Depuis plusieurs années, la Chambre d’agriculture accompagne individuellement et collectivement la profession dans la commercialisation des produits et la recherche de valeur ajoutée.
A l’aube de la mise en application de la loi Alimentation, issue des États Généraux, Anne-Emmanuelle Fiamor, socio-anthropologue est intervenue lors de la Session pour nous apporter un décryptage des pratiques et habitudes de consommation des français ainsi qu'une projection sur les tendances à venir.


Comprendre les évolutions de l'alimentation

Évolution, rupture, anxiété sont les mots qui auront rythmés l'intervention de Mme Fiamor autour d'une question qui nous concerne : quelles sont les attentes des consommateurs ? Pour comprendre notre fonctionnement, il faut remonter dans les années 1950. Après la seconde guerre mondiale, le régime alimentaire était étroitement lié à la classe sociale. La notion de manger à sa faim était omniprésente. Puis la modernisation des moyens de production et de distribution a facilité l'accès à l'alimentation et inauguré une période d'abondance et de choix ; ainsi que de confiance envers le progrès et l'industrie. Confiance qui a été ensuite fortement bousculée lors des crises alimentaires en 2000 et leur médiatisation. Le rapport homme animal a également évolué durant toute cette période « avant on ne se posait pas la question des conditions d’élevage, dans l’esprit des gens, l’animal broutait l’été et était en bâtiment l’hiver ». Cette tendance s’est aujourd’hui accentuée, le bien-être animal devient une valeur d’achat à part entière et continuera de l'être.
A la question de la place du veganisme dans notre société, l’intervenante balaie d'un revers de main cette inquiétude majeure « le veganisme est une minuscule tendance. Dans les enquêtes chiffrées, elle n'apparaît même pas. La sur-médiatisation de cette population accentue ce phénomène. Les français restent très attachés aux traditions et notamment à la consommation de viande, et ce, même si les tendances vont vers une légère baisse de la consommation de la viande au profit d’un renforcement du critère qualité : goût, bien-être animal… ».

Qu’est-ce que l’anxiété alimentaire ?

Selon l’intervenante, l’anxiété alimentaire, est l'ensemble des préoccupations face aux produits alimentaires. L'inquiétude est une constante liée à notre condition d'omnivore. « Ce risque est une constante pour la population, personne ne vous répondra je m’en fous. Dans l'esprit des français, ce risque se classe en 4ème position juste derrière les accidents de la route. La médiatisation autour des produits phytosanitaires, les engrais chimiques… oriente et accentue cette anxiété. Sur ce point aussi, c’est également vers les circuits de proximité et les labels que vont se tourner les consommateurs pour limiter cette anxiété vers les produits chimiques et la pollution des sols en général ».
Comment mettre en adéquation l’offre et la demande ? Comment assurer un prix rémunérateur à nos produits ? La maîtrise totale de la commercialisation des produits reste difficile face à l’ambiguïté du consommateur et des choix qu’il opère : prix/valeur. La qualité des produits,  le bien-être animal et les circuits de proximité forment la tendance actuelle autour de laquelle il y a une forte attente.
A nous à présent de poursuivre la valorisation des produits et des savoir-faire de notre ferme Ariège dans la construction et le développement de ces circuits de proximité.

 

Gaëlle Comminges

Programme réalisé avec le concours financier du CasDAR.