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Plantations de haies : Vincent Herault explique les plus-values

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Vincent Herault possède une quarantaine de ruches sur la commune de Saint-Michel (09100) dont 25 en production d’avril à septembre. Les abeilles ont fourni cette année en 2020 près de 400 kg de miel. Les sécheresses de plus en plus fréquentes et longues, la disponibilité de la ressource en nectar et en pollen parfois hasardeuses et la problématique de déplacements réguliers des ruches, sont autant d’enjeux auxquels un apiculteur doit faire face.

Localisation : plaine

Productions de l'exploitation : apiculture

Est-ce que la haie peut apporter une ou des solutions à ces problématiques-là ?

V.H. : Je pense sincèrement que la haie fait partie d’une solution qu’il nous faut réfléchir dans sa globalité. L’arbre est un formidable levier technique qui peut apporter une vraie plus-value à mon mode de production. Mes abeilles souffrent souvent durant la période estivale (juillet / août) d’un manque de nectar et de pollen. Ce trou de floraison apparaît généralement après la floraison des châtaigniers, c’est toujours une période délicate à passer pour les ruches. J’ai donc posé mon problème comme suit : si amener mes ruches à la ressource est trop incertain, pourquoi ne pas amener la ressource directement à mes ruches ? Pour mettre en place des ruches sédentaires, il me fallait des arbres. En plus des cultures mellifères comme le sarrasin ou le tournesol, la haie permet d’enrichir en diversité les milieux que les abeilles peuvent prospecter, comme les bois, les forêts alentours ou encore les fleurs champêtres.
Un premier linéaire de 220m a d’abord été planté en avril 2020. Nous l’avons pensé en double ligne en quinconce pour le foisonnement et avec des essences mellifères telle que Tilleul, Robinier, Lilas, Cerisier, Saule ou encore fruitiers divers.
Après le succès de cette plantation, nous avons décidé de réitérer l’expérience en replantant en hiver 2021. Le linéaire a été pensé encore plus précisément pour apporter nectar et pollen et prolonger la succession florale pour l’été. Des essences assez plastiques comme le Cornouiller, le Noisetier et la Viorne, mais aussi des essences plus singulières comme l’Arbre à Miel, l’Arbre de Judée, le Buplèvre arbustif et le Gattilier ont été retenues. Le Noisetier et le Saule sont des essences très intéressantes, notamment à la sortie de l’hiver lorsque la ruche a rapidement besoin de protéines et donc, de pollen par exemple. Il faut juste espérer que le temps soit sec et que le pollen ne lessive pas trop.
De même, en plus de disposer d’une banque alimentaire sur place, je souhaitais que la haie ait une autre vocation.
Celle d’aménager le paysage et de structurer l’espace. J’ai pour projet d’ouvrir ce lieu à moyen terme au grand public, aussi bien aux scolaires qu’aux adultes, basé sur un modèle simple, qui tiendrait plutôt de l’échange et de l’initiation dans un lieu pour et autour des abeilles.

 

 

Nous avons vécu un été particulièrement sec cette année, le déficit en eau a-t-il posé des soucis à tes abeilles ou tes plants ?

V.H. : J’ai réussi à limiter les dégâts au mieux. Nous avons installé une zone de rétention d’eau à proximité, cela a permis d’apporter de l’eau aux abeilles pendant les fortes chaleurs et de faciliter le refroidissement de la ruche et le travail des ventileuses. Pour les plants je les ai arrosé à hauteur de 10 L chacun, deux fois pendant l’été à 15 jours d’intervalle. L’arrosage couplé au paillage a permis de garder une certaine humidité et les a sûrement sauvés.