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Groupe DEPHY Polyculture-Elevage : les sorghos fourragers comme ressource supplémentaire

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Pour la 4e année consécutive, les éleveurs du groupe DEPHY Polyculture Elevage en Ariège ont implanté des parcelles de sorghos fourragers. Même si la sécheresse estivale a freiné leur croissance, les résultats restent satisfaisants, dans un contexte où le changement climatique sera de plus en plus présent à l’avenir.

Objectif principal des sorghos : produire des fourrages économes en intrants et résistants à la sécheresse en été afin de compléter son système fourrager, et distribuer le moins de foin possible durant l’été et l’automne. L’option de pâturer les sorghos se développe.

Implantation du sorgho : une plante bien adaptée au semis direct et au travail simplifié

 

Troupeau de génisse dans du sorgho Piper (3.5 tMS/ha), semé en SD après un méteil. (Photo : T. Elosegi)

 

La majorité des sorghos fourragers multicoupes sont semés en travail simplifié (deux passages de préparation et le semis en général) ou en semis direct. Les sorghos sont implantés après des prairies temporaires, des méteils ou encore des céréales précoces comme l’orge. Pour réussir l’implantation, plusieurs points clés :   
    • Pour des semis direct réalisés en juin/juillet/août en sols chauds, les semis profonds sont bénéfiques : les sorghos peuvent être semés à 4-5 cm de profondeur (dans le frais). En TCS, les semis superficiel sont préférables.
    • Les sols doivent être chauds ! Avec le mois de juin frais de 2020, certaines parcelles dans le piémont ont souffert du froid.
    • Le roulage est indispensable !

 

Pâturage : c’est gagnant-gagnant

 

L'importance de protéger la repousse! (photo du 27/08, 30 cm de repousse sans une goutte d’eau).

 

Les dérobées fourragères de sorgho peuvent être vue comme un moyen de sécuriser le stock hivernal, et sont intéressantes en système ensilage. En enrubanné, les coûts explosent à cause du nombre important de balles à l’hectare. Le pâturage reste la valorisation la plus intéressante et la plus économique.
    • en évitant de distribuer des fourrages pendant l’été et obtenir des fourrages verts sur pieds à une période ou toute la végétation est « grillée ». A partir de fin août et jusqu’au premières gelées, le pâturage des sorghos fourragers est possible pour les animaux (fourrages verts appétant, à pâturer à partir de 60 cm de hauteur).
    • Sur du sorgho fourrager 4 tMS/ha, les coûts de récolte en enrubanné représentent 150-200 €/ha. Selon le type de parcelle, le temps de clôture varie de 20 minutes à 1h30.
    • Pour la mise en place du pâturage de la parcelle de sorgho, le découpage de la parcelle en parcs de 2-4 jours est nécessaire pour favoriser la repousse. Pour pouvoir mettre en place les clôtures, un passage d’un petit broyeur peut être adapté ou écraser le sorgho au pied (les grosses tiges se cassent). Enfin, le choix d’une parcelle voisine à une prairie/parking avec point d’eau est judicieux pour ne pas avoir de système d’eau à rajouter.
    • Le pâturage est possible dès 60 cm de haut du sorgho. Par sécurité, il est possible d’apporter une balle de foin avant de lâcher le troupeau dans le sorgho. Les repousses ne sont pas toxiques et n’exigent pas de hauteur minimale d’entrée.

Concernant le gaspillage de fourrage au pâturage, il peut être assez important quand les sorghos sont trop développés (dès l’épiaison). Tout de même, notamment avec des vaches allaitantes, les restes sont « très visuels » car les cannes sont laissées, mais la majorité de la biomasse est valorisée. De plus, les cannes laissées au sol seront un apport de matière organique non négligeable.

 

Des coûts maîtrisés pour des économies de foin !

Malgré une sécheresse importante et des rendements moins importants que les années précédentes, le sorgho pâturé revient moins cher que du foin, sans compter les bénéfices agronomiques, zoologiques et climatiques.

 

Les rendements présentés sont de 2020, et ne prennent pas en comptent les repousses, qui en cas de pluie peuvent encore être importantes. Pour rappel, le coût de production d’une tonne de foin est de 60 €, sans compter le transport, le stockage et la distribution.
L’implantation des sorghos fourragers coûte environ 180 €/ha en travail du sol, donc ces implantations de sorghos fourragers sont rentables à partir de 3 tMS/ha valorisées par les animaux. Cet objectif est régulièrement atteint pour des semis de fin mai début juin.

A ce jour, pour le développement de cette pratique 2 problématiques persistent :
    • la période d‘implantation des sorghos est une période déjà très chargée en travail, et cette tâche supplémentaire n’est pas facile à ajouter. Le travail simplifié et le semis direct sont des solutions pour gagner du temps sur ces interventions.
    • concernant la gestion du pâturage, la difficulté est de commencer la pâture des 60 cm de haut, sous peine de se faire dépasser par la pousse et se retrouver avec des plantes épiées, qui perdent de la valeur fourragère.