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Groupe DEPHY polyculture élevage : des possibilités pour les fourrages estivaux

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Pour la 3e année consécutive, les éleveurs du groupe DEPHY Polyculture Élevage en Ariège ont mis en place des essais autour de la culture des sorghos fourragers. Objectif principal : produire des fourrages économes en intrants et résistant à la sécheresse en été afin de compléter son système fourrager et distribuer le moins de foin possible durant l’été et l’automne. Un groupe d’éleveurs de l’Aude et de l’Ariège a réalisé un tour de plaine le 4 octobre dernier pour aller visiter ces essais ainsi que la plate-forme expérimentale de muriers blancs à Mirepoix.

Implantation du sorgho : une plante bien adaptée au semis direct

Sur trois exploitations autour de Mirepoix, des parcelles de sorghos fourragers ont été implantées avec succès en semis direct, avec différents précédents. Les parcelles ont été pâturées, enrubannées ou ensilées.

 

• Toutes les parcelles ont été semées le jour de la récolte ou le lendemain même : le délai entre récolte et semis doit être le plus court possible pour garder la fraicheur.
• Le roulage est indispensable !
• Pour des semis direct réalisés en juin/juillet/août, les semis profonds sont bénéfiques : les sorghos peuvent être semés à 4-5 cm de profondeur (dans le frais). En TCS, les semis superficiel sont préférables (1-2 cm).
• L’organisation du chantier de la paille est important pour qu’il soit fait le plus rapidement possible.

Comment valoriser son sorgho ?

Les dérobées fourragères estivales peuvent contribuer à :
✓ Sécuriser les stocks hivernaux de l’exploitation. Pour de grandes quantités, la récolte en ensilage est à privilégier pour éviter des coûts de mécanisation de récolte trop importants.
✓ Éviter de distribuer des fourrages pendant l’été et obtenir des fourrages verts sur pieds à une période ou toute la végétation est « grillée ». à partir de fin août et jusqu’au premières gelées, le pâturage des sorghos fourragers est une pratique intéressante pour les animaux (fourrages verts appétant, à pâturer à partir de 60 cm de hauteur), les sols et les économies de mécanisation.
Pour la mise en place du pâturage de la parcelle de sorgho, le découpage de la parcelle en parcs de deux jours est nécessaire pour favoriser la repousse. Pour pouvoir mettre en place les clôtures, un passage d’un petit broyeur peut être adapté ou écraser le sorgho au pied (les grosses tiges se cassent). Enfin, le choix d’une parcelle voisine à une prairie/parking avec point d’eau est judicieux pour ne pas avoir de système d’eau à rajouter.
Le pâturage est possible dès 60 cm de haut du sorgho. Par sécurité, il est possible d’apporter une balle de foin avant de lâcher le troupeau dans le sorgho. Les repousses ne sont pas toxiques et n’exigent pas de hauteur minimale d’entrée.

Des coûts maîtrisés pour des économies de foin !

Grâce au semis direct et à la limitation de la mécanisation, l’implantation des sorghos fourragers peut se faire à des coûts maîtrisés.

 

 

Sur l’exploitation de Mickael Razou, sur les sept hectares de dérobées implantées, le troupeau de 48 mères limousines de l’exploitation a passé 24 jours. Pour 900 kg/jours de foin consommés par le troupeau à cette période, les économies de foin ont été de 0,9x24= 21,6 tonnes de foin.

En moyenne, le coût de production moyen du foin est de 60 €/tMS. L’implantation des sorghos fourragers coûte environ 120 €/ha, donc ces implantations de sorghos fourragers sont rentables à partir de 2 tMS/ha valorisées par les animaux. En adaptant les pratiques et le choix des parcelles, ces rendements sont globalement réalisables dans le contexte ariégeois.