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"Future PAC : nous défendons les intérêts de l'ensemble du territoire"

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Le prochain programme PAC est actuellement en cours de négociation au sein de l’Union européenne et avec les Etats membres. Ces discussions se déroulent dans un contexte marqué par une baisse du budget alloué à l’agriculture et le Brexit.

Président de l’ACAP, Philippe Lacube est mandaté par le réseau APCA, FNSEA et JA pour travailler sur ce dossier et négocier avec le ministère de l’Agriculture.

 

Les négociations sont actuellement en cours. Les grandes orientations de la prochaine PAC sont-elles d’ores et déjà connues ?

Nous disposons de plusieurs indications politiques. Au regard du Cadre Financier Pluriannuel 2021-2027 de l’Union européenne, le budget de la PAC devrait enregistrer une baisse de 5%. Ce recul de crédit alloué à l’agriculture s’explique principalement par la priorité accordée à d’autres politiques de l’Union tel que les politiques migratoires.
En matière environnementale, la future PAC devrait relever son niveau d’exigence, afin d’inciter le monde agricole vers des mesures plus vertes telles que le bio, le stockage de Carbonne… Les pratiques liées à l’herbe devraient ainsi être davantage valorisées. L’Ariège pourrait tirer son épingle du jeu.

Le programme 2014-2019 s’était déjà montré particulièrement favorable pour le département, grâce notamment à la reconnaissance des surfaces pastorales. Cette mesure sera-t-elle reconduite ?

Grâce à ce dispositif, la ferme Ariège avait effectivement gagné plusieurs milliers d’euros. Aujourd’hui, nous ne disposons d’aucune certitude quant-à la reconduction de ce dispositif. Au contraire. Bien que l’Europe valide la reconnaissance de ces surfaces, le ministère de l’Agriculture se montre très frileux sur ce sujet. Il semblerait en effet que les contrôles de l’Union européenne en la matière coûtent trop chers.

 

"Les acquis de la PAC 2015 ne se sont pas forcément pour le prochain programme. Soyons prudents."

 

Les derniers chiffres montrent pourtant le contraire…

Depuis 2014, l’Ariège apparaît comme un des départements les plus contrôlés en France. Or, d’après les dernières informations dont nous disposons, les visites rapides sur site ont en effet d’inclure 1000 hectares supplémentaires dans le zonage des surfaces pastorales. Cela est très révélateur. Au-delà du chiffre, cela montre la grande prudence de la Chambre d’agriculture et de la Fédération pastorale de l’Ariège qui ont réalisé la majorité des dossiers PAC des agriculteurs et des groupements pastoraux.
Les discussions se déroulent donc davantage avec l’Etat français qu’avec l’Europe…
C’est tout à fait ça. Cette phase se révèle particulièrement déterminante car l’Union Européenne a choisi de laisser davantage de subsidiarité aux Etats membres. Ainsi chaque pays disposera de plus de liberté dans l’interprétation et la mise en œuvre du texte européen. Cette phase de négociations se poursuit jusqu’à la fin de l’année 2019. Je me bats pour défendre les intérêts de l’ensemble du territoire.
En parallèle, la profession agricole poursuit les discussions et le lobbying auprès des députés européens. Nous avons récemment rencontré l’eurodéputé Jérémy Decerle, bien connu des agriculteurs (il a été présidents de Jeunes Agriculteurs National pendant plusieurs années, avant de s’engager en politique). De plus, lors du congrès de l'Anem, j'ai également eu la possibilité d'évoquer ce sujet avec plusieurs élus.

Concrètement, cette nouvelle PAC entrerait quand en application ?

Il paraît plausible que le nouveau programme soit appliqué en 2022. L'Union européenne propose la mise en place d'un règlement transitoire pendant les deux ans à avenir. Cela ne me semble pas nécessaire. Je pense que nous n'avons pas de temps à perdre. Concentrons notre énergie à l'élaboration du prochain programme.