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Etre accompagné pour bâtir un projet en transformation et vente directe

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Témoignage

En Couserans, sur la commune de Seix, après une piste de près d’un kilomètre, le paysage s’ouvre sur une AFP de 80 ha où Elodie Amilhat et Marc Casanoves se sont installés en novembre 2014. « Petits-fils d’agriculteurs, ils portent chacun la passion du métier et l’amour de la montagne « Pendant la saison de ski, je conduisais une dameuse où j’ai côtoyé le berger de l’estive du Fourcat, Jacques Labaud. En 2007, j’ai réalisé la formation pâtre et mon stage auprès de François Martre a été une révélation  » confiait « Marco ». Aux côtés d’Elodie, il l’accompagne alors dans son projet d’installation « Pendant 4 ans, j’ai été cotisante de solidarité sur des terres de ma grand-mère, des années difficiles avec trois granges différentes et l’obligation de garder les animaux, on connaissait les difficultés d’accès au foncier  ». L’installation au lieu-dit Casteras sonne comme un nouveau départ. C’est enfin l’opportunité de vivre de ce métier « On partait de zéro, la location des terres était indispensable pour nous, les crédits on  ne les aurait pas eus  ». Une installation réussie aussi grâce à la volonté de transmission initiée par les anciens exploitants quelques années avant leur départ en retraite.


Associés en GAEC, Elodie et « Marco » possèdent un cheptel de 40 mères basco-béarnaises et 100 mères tarasconnaises. « Le projet a toujours été orienté vers un atelier lait. Sur cette structure, cela ne serait financièrement pas viable avec uniquement un troupeau viande. La bergerie est trop petite et il n’y a pas de possibilité d’agrandissement  ». Les contraintes de la montagne sont une force pour ce jeune couple qui a tout misé sur la vente directe et la transformation des produits.  « Le lait est transformé à la ferme en yaourts, «Broussàt» et tomme. Les agneaux finis sont vendus en caissettes ou en carcasses. La commercialisation est réalisée très localement. On a choisi de faire ce métier aussi pour dynamiser la vallée et faire vivre le pays  ».

Cet attachement à la montagne est très fort pour les deux associés. Ancienne salariée de l’ASPAP (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine d’Ariège-Pyrénées) pour elle, et ancien berger pendant 8 saisons sur l’estive du Mont Rouch pour lui, ils portent d’une voix commune les valeurs du pastoralisme. En parallèle des deux troupeaux de brebis présents sur l’exploitation, Elodie et «Marco» prennent quelques vaches en pension «  nous sommes aussi responsables de l’entretien de l’espace au sein de l’AFP, les animaux assurent une pression nécessaire sur la ressource fourragère même si beaucoup de travaux d’entretien doivent être réalisés par nos soins ». En système transhumant,  ils sont confrontés aux problèmes de prédation « depuis deux ans, c’est plus de 10 % de l’effectif total de brebis montées en estive qui ne redescendent pas. Nous nous refusons de suivre la procédure d’indemnisation, ce n’est pas à nous éleveurs à renseigner les services de l’Etat sur la localisation des ours ».

En lien direct avec les consommateurs, Elodie et «  Marco » ont choisi ce mode de commercialisation pour le partage de ces valeurs auprès de leurs clients « une véritable relation se crée lors des marchés ou des livraisons, c’est important pour nous d’expliquer les logiques de terrain, de présenter notre façon de travailler ». Une communication qu’ils souhaitent à présent élargir auprès des bouchers « nous voulons reconquérir le marché de l’agneau d’herbe, c’est la logique de la montagne ; la viande est certes plus rouge mais les qualités gustatives restent identiques  ».


La mise en place de la transformation des produits laitiers ne s’est pas faite sans mal sur le plan administratif « nous n’avions pas de réseau d’eau sur la ferme donc pas d’agrément possible. Notre demande a fini par être entendue et les travaux vont débuter dans les jours prochains ». A présent, la fromagerie est quasiment terminée et ils finalisent ensemble les différents aspects réglementaires : étiquetage des produits, achat d’une vitrine réfrigérée…Pour être accompagnés sur la transformation et la commercialisation des produits, les associés du GAEC ont bénéficié pendant deux années consécutives du contrat de suivi annuel «  Chek transfo et Chek vente ». Un temps privilégié pour se mettre en conformité sur le plan réglementaire, définir un plan d’action mais aussi pour aborder les aspects plus techniques liés à la vente des produits.

L’exploitation

- 40 basco-béarnaises
- 100 tarasconnaises
- Foncier : AFP de 80 ha
- Installation en novembre 2014 et création du GAEC de Salsareich
- Installation avec les aides nationales à l’installation en 2014 pour Elodie et constitution du dossier d’installation en cours pour Marc

Les produits transformés

- Atelier lait : yaourts, « broussàt », tomme
- Atelier viande : agneaux en caissette ou vente en carcasse
- Mode de commercialisation
. Livraisons
. Vente sur le marché de Seix pendant la    période estivale
. Vente à des bouchers

Prestation « Check vente » : pour développer vos ventes

L’accompagnement de la Chambre d’agriculture

Un audit des pratiques liées à la commercialisation en circuits courts avec remise d’une feuille de route qui constitue le point de départ des démarches à mettre à jour pour l’activité commerciale

> Préconisations techniques et réglementaires

- Rédiger un plan de maîtrise sanitaire (PMS)
- Tracer la nature et le volume des denrées, la température, le circuit de livraison  lors du transport de marchandise
- Maîtriser l’étiquetage des denrées et l’information aux consommateurs sur le lieu de vente : ajouter la liste des ingrédients, les quantités nettes (pour la brousse et les yaourts), mettre en gras les substances provoquant des allergies, mentionner la date limite de consommation pour les produits frais périssables, les conditions de conservation et/ou d’utilisation, le nom et l’adresse de l’exploitation, le numéro du lot.
- Disposer sur les lieux de vente et lors des transports des produits des documents administratifs (attestation MSA, numéro Siret, attestation DDCSPP, assurance, cahier d’enregistrement des ventes)
- Contrôler tous les deux ans la balance pour peser la tome et la brousse, à réaliser par un organisme agréé par la DRIRE
- Investissement dans un système réfrigéré pour le transport et la vente et dépôt d’une demande de financement
- Suivi de formations sur les techniques de vente et attitudes commerciales, la prospection et le développement de clientèles, la transformation produits lait de brebis : spécificités, techniques, recettes.


Tarif de la prestation : 250 € HT



Gaëlle Comminges

 

Programme réalisé avec le concours financier du CasDAR