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BoviDays : assurer la rentabilité de son atelier d'engraissement

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Une trentaine d’éleveurs étaient présents pour la première journée des BoviDays chez Jean-Louis et Jean-Baptiste Mandrou à Lescure. Après une présentation de l’exploitation et de la conduite technique de l’atelier d’engraissement, les éleveurs ont été nombreux à chercher des réponses sur la variabilité des GMQ des animaux.

Avec plus de 30 000 bovins et plus de 50 000 ha de terres labourables sur notre département, l’engraissement des animaux de réforme se veut facilité. Cependant, la rentabilité de cet atelier n’est pas toujours assurée. L’engraissement des vaches adultes nécessite une conduite technique différente de l’engraissement des veaux. Entre bonnes pratiques et mise en œuvre sur l’exploitation, l’application n’est pas toujours si simple. Pour cette première journée des BoviDays, Jean-Louis et Jean-Baptiste Mandrou vous ont présenté leurs pratiques et les solutions transposables mises en place sur leur exploitation, autour de cet atelier qui dégage une marge de 12 300 € pour l’engraissement de 30 vaches par an.

Présentation.

Vendue à 5€ le kilo, ça vaut le coup d'engraisser une vache

" Notre objectif sur l’exploitation est d’avoir 85 veaux par an et d’améliorer nos marges grâce à l’engraissement des animaux de réforme. Pour cela, nous avons 85 mères pour 95 vaches mises à la reproduction.

Sur environ 40 femelles nées chaque année, nous en conservons une trentaine. Notre taux de réforme se situe autour de 30 %, le troupeau est donc très jeune, facilitant ainsi l’engraissement des animaux. Nous avons en parallèle, un taux de premier vêlage important qui en régle générale se passe bien grâce au choix des taureaux avec des index de vêlage très facile (index autour de 110).

Au printemps, les vaches sont fouillées par l’inséminateur et les vaches vides sont d’office réformées. Les femelles qui vêlent au printemps sont mises à l’engraissement avec leur veau. Nous ne voulons pas de vaches tardives, tout doit vêler avant fin janvier. Grâce à la pesée des veaux, les mères avec une faible production de lait sont également réformées.


Le protocole d’engraissement

Les animaux de réforme sont rentrés en bâtiment, déparasités huit jours après avec un vermifuge contre la douve et les strongles. Pendant la période hivernale, les vaches sont tondues sur le haut de la queue et du dos afin de limiter la transpiration de l’animal et ainsi favoriser la prise de poids.
Elles sont engraissées progressivement entre 90 et 140 jours avec des rations de 6/7 kg au démarrage pour arriver à 14/16 kg d'aliments fermiers à la fin de l’engraissement. Sur des animaux à l’herbe, avec de bons herbages, on arrive à avoir une durée d’engraissement divisée par deux. Tout dépendant de l’état corporel du départ. Cette durée peut également varier en fonction du calendrier de l’acheteur. La mise à l’engraissement des animaux est réalisée au fil de l’eau tout au long de l’année avec une priorité pendant la période estivale pour valoriser les bâtiments vides.


Un coût de ration autour de 600 € par animal

La ration est composée d’orge, de triticale et de maïs en hiver, produits sur la ferme. Seul le complément azoté est acheté à l’extérieur. On pourrait essayer de rééquilibrer la ration avec de la luzerne mais ça reste compliqué. Du foin grossier est distribué en libre-service. Un foin trop tendre ou de trop bonne qualité, n’aidera pas à la digestion, le signe c’est la bouse. Une bouse trop claire est signe de mauvaise rumination. On pourrait passer avec de la paille, ça serait presque aussi bien. Notre frein est le temps de distribution. Contrairement au foin qui peut être proposé au râtelier à volonté, la paille doit être distribuée tous les jours.

Des calculs de ration sont effectués mais l’expérience acquise sur l’engraissement au vu des années me permet aussi une adaptation à l’œil en fonction des besoins de l’animal. Nous sommes ensuite vigilants sur l’état de santé de des vaches. Pour les bêtes qui ne digèrent pas bien ou qui ont eu une ration trop importante, j’incorpore du bicarbonate de soude à la ration pour aider la digestion.

Des GMQ variables à l’engraissement
Pour les vaches adultes, les GMQ varient énormément, ce n’est pas comme pour les veaux. Certaine vont prendre que 800 g/jour alors que d’autres peuvent prendre jusqu’à 1,7-1,8 kg, pour des raisons difficiles à analyser. Le constat reste cependant toujours le même : sur les bêtes stressées, malades ou ayant eu un mauvais vêlage, les GMQ vont être bas. Les meilleurs GMQ que l’on a, c’est sur des bêtes jeunes entre 4 et 6 ans.

Le poids moyen carcasse sur l’exploitation est de 477 kg, avec des poids qui varient entre 420 kg et 600 kg. Nous ne cherchons plus à augmenter ce poids carcasse, presque au contraire, notre objectif est d’avoir un poids autour de 460 kg carcasse pour être au plus près des attentes des bouchers.
Nos bêtes sont vendues aux bouchers au prix de 5€ le kg et 4,70 aux chevillards. Avec un coût de l’alimentation autour de 600 € par animal, ce prix de vente qui nous permet aujourd’hui de dégager une plus-value nécessaire à cette activité élevage et à en assurer la rentabilité."

Jean-Louis Mandrou,
agriculteur

Le mot du conseiller

"L’engraissement des animaux doit débuter par une phase de transition alimentaire de 15 jours à 3 semaines sur des animaux en état, en privilégiant les animaux jeunes. Au-delà de 14 ans, l’engraissement sera plus long donc plus coûteux.
Il est recommandé de vermifuger les animaux ou de réaliser une analyse coprologique pour connaître le niveau d’infestation des parasites. Avec une ration suffisamment riche et équilibrée,  grâce à la mise en place de calcul de rations, l’engraissement peut être réalisé en 90 jours.  Lors de cette période, le développement des tissus se fait dans un ordre précis : muscle, gras interne, gras inter-musculaire, gras sous-cutané. Ainsi la ration doit d'abord être plus riche en protéines (luzerne, soja, colza, correcteur...) afin de permettre aux muscles de se développer puis vers les 2/3 de la durée d'engraissement, la proportion diminue en faveur de l'énergie (orge, maïs, triticale...) afin de favoriser le dépôt de gras. Si l'animal met du gras rapidement, on ne pourra pas revenir en arrière et lui faire mettre de la viande.
Il faut veiller à conserver des fibres dans la ration pour réduire le risque d’acidose et favoriser la rumination, sans oublier l’apport de sel et de minéraux. Le sel est important pour conserver l’eau dans les tissus et favoriser les échanges cellulaires, les minéraux, quant à eux sont nécessaires pour la constitution de la masse musculaire.

Si vous souhaitez être accompagné sur l'engraissement des animaux, sur le plan technique ou pour calculer votre coût de production, nous vous invitons à contacter le service Élevage au 05 61 02 14 00."


Elsa Devos,
conseillère Elevage

BoviDays : vos prochains rendez-vous !

✓ Samedi 14 octobre lors de la foire de la Barguillère à Foix
Analyse de vos fourrages - Contact : Sébastien Petitprez

✓ Jeudi 26 octobre de 14h à 16h
L’alimentation des vaches : le point de départ pour un troupeau productif !
Sur l'exploitation du GAEC Palot-Baragnou à Nalzen
Contact : Elsa Devos

✓ Jeudi 23 novembre de 14h à 16h
L’ambiance bâtiment : souvent la clé pour comprendre l’origine des maladies et la mortalité des veaux
Sur l'exploitation du GAEC de Fittes à La Bastide-de-Sérou
Contact : Martine Roy

✓ Mardi 19 décembre de 14h à 16h
Soigner ses génisses, c’est garantir l’avenir de son troupeau : tout l’art d’élever ses génisses !
Sur l'exploitation de Yves Eychenne à Loubens
Contact : Martine Roy


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