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Apport d’effluents d’élevage sur les prairies : réalisez vos calculs !

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Une stratégie de fertilisation et d’amendement est à réfléchir pour couvrir ces besoins et assurer un bon niveau de production.

L’automne arrivant, il est temps de réfléchir à la stratégie de fertilisation à mettre en place sur les prairies. Les effluents d’élevage sont des amendements essentiels dans la conduites de ces prairies.

Besoin des prairies

Pour produire 1 tonne de matière sèche, une prairie consomme 20 unités d’azote, 5 de phosphore et 20 de potasse. En fonction du potentiel de la parcelle et de l’utilisation qui en est faite, les besoins à l’hectare sont donc compris entre 10 unités d’azote/ha/an pour une exploitation en fauche tardive + pâture et 120 unités/ha/an pour une fauche précoce + regain + pâture. Il en va de même pour les besoins en phosphore qui varient entre 30 et 60 unités/ha/an et en potasse qui sont compris entre 70 et 160 unités/ha/an. Une stratégie de fertilisation et d’amendement est donc à réfléchir pour couvrir ces besoins et assurer un bon niveau de production

Quel type d’effluent ?

Les fumiers et fientes de volaille sont les seuls effluents déconseillés sur prairie au point de vue sanitaire car ils peuvent être vecteurs de Clostridium botulinum, qui produit une toxine mortelle pour les troupeaux.
Les fumiers, lisiers et compost de bovin ou de porc peuvent être épandus sur les prairies en fonction de la rapidité de leur action : les fumiers vieillis ou compostés ont un effet azote lent, il est donc préférable de les mettre à l’automne pour en profiter lors de la pousse de printemps, alors que les lisiers ont un effet azote plus rapide, il faut donc les mettre au plus proche des périodes de besoin.
 
A noté qu’il est préférable de ne pas épandre de fumier frais sur les prairies car il s’émiette difficilement. De même, l’apport de fumier avant le semis sur des parcelles avec prédisposition aux problèmes de mouron des oiseaux ou d’autres plantes nitrophiles est à éviter. Enfin, les apports sont également à éviter lors de la 1ère année pour les prairies riches en légumineuses.

Réglementation

Au niveau des zones vulnérables, des mesures spécifiques sont à prendre en compte. Pour plus de renseignement vous pouvez vous référer à la page « La zone vulnérable » sur le site internet de la Chambre d’Agriculture de l’Ariège.
Analyse de valeur fertilisante
Même si des tables de références existent pour la plupart des effluents utilisés, il reste intéressant d’analyser les engrais de ferme utilisés pour connaitre leur réelle valeur fertilisante, qui varie en fonction du temps et des systèmes d’exploitation. Pour illustrer cette variation, la teneur en azote d’un lisier de bovin peut varier de 1 à plus de 3 kg/m3. Attention lors du prélèvement de l’échantillon à ce qu’il soit bien représentatif, en le récupérant par exemple sur une dizaine de point sur la parcelle amendée.

 

Dose et fréquence

La dose à apporter se calcule en fonction des besoins des prairies et des valeurs fertilisante de l’effluent utilisé. Il est important de prendre également en compte la minéralisation qui sera plus importante pour les apports fait à l’automne que ceux fait au printemps.

D’une manière générale, pour couvrir les besoins de la majorité des prairies, il peut être conseillé d’apporter :
•    10 à 15 t/ha de compost bovin ou ovin
•    15 à 20 t/ha de fumier bovin ou ovin
•    20 à 25 m3 de lisier bovin

Sébastien Petitprez

Programme réalisé avec le concours financier du CasDAR.