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Agronomie : retour sur le Tour de plaine soja du 8 juin

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Mardi 8 juin avait lieu le traditionnel Tour de plaine soja. Cette année, six parcelles ont été visitées lors de cette journée technique : au lycée agricole de Pamiers, à Ludiès chez Jean-Michel Bardou, à Montaut, chez Jérôme Vicaire, à Sieuras chez Gaël Giordano, à Sainte-Suzanne chez Patrick Bacquié, à Saint-Victor-Rouzaud chez Hugo Lavigne.

Cette journée était organisée dans le cadre du projet « Cap Protéines – Légumineuses à Graines (LAG) », piloté par Terres Inovia, et dont l’objectif est d’accompagner le développement des LAG avec l’amélioration de la production, l’augmentation des surfaces et la sécurisation des ITK. Pour cela, Gabriel Mengin assure pour la Chambre d’agriculture de l’Ariège le suivi d’une douzaine de parcelles soja sur le département pour la campagne actuelle et la suivante.

Mouche des semis et sclérotinia : comment s’en prémunir ?

Ce Tour de plaine a démarré par la visite d’une parcelle du lycée agricole de Pamiers. Julien Enjalbert, directeur de l’exploitation du lycée, nous a présenté les sept variétés qui y sont testées en partenariat avec la CAPA. L’objectif du lycée est de développer la culture du soja pour renforcer l’autonomie protéique de ses troupeaux bovins lait et viande.

De bonnes levées dans l’ensemble, hormis une variété sur les sept présentes sur cette parcelle : des dégâts de mouches de semis ont été observés (cf. photo). Des dégâts similaires ont aussi été observés chez Patrick Bacquié  l’après-midi à Sainte-Suzanne avec des larves de mouches qui ont rongé dans le sol le contenu des graines et des cotylédons. Pour limiter ces attaques, il est recommandé de favoriser des conditions de levée rapide avec un semis proche de la surface et dans un sol suffisamment réchauffé. Un sol riche en matière organique mal décomposé peut aussi être un facteur propice au développement des pupes.

La problématique sclérotinia, principale maladie sur soja, a été abordée. Mais avec un historique maïs sur cette parcelle, le risque est très faible. Ce risque est en revanche accru si des cultures sensibles à cette variété (colza, tournesol, féverole…) sont présentes dans la rotation. Il faut alors veiller à bien respecter un délai de retour de trois ans minimum entre les cultures au sclérotinia. Par ailleurs, le CONTANS WG, un produit de biocontrôle homologué en AB, a fait ses preuves depuis plusieurs années déjà.
Constitué de champignons Conithyrium minitans, il est épandu au semis et les champignons se développent autour des racines de la plante, concurrençant ainsi le sclérotinia.

Retour sur le suivi irrigation soja 2020

Suite de la visite sur une parcelle située à Ludiès. Semé fin mai en dérobé après un ray-grass associé à du trèfle incarnat, ensilé le 15 mai, le soja levait à peine. Le semis a été réalisé à 25 cm d’écartement au semoir à céréales, pour une meilleure concurrence des adventices.

Lors de cette visite, un retour sur l’irrigation d’une parcelle de référence en 2020 a permis de mettre en évidence l’importance d’un démarrage bien ajusté des apports d’eau. En effet, si Terres Inovia préconise de démarrer l’irrigation du soja à partir de la floraison en terres superficielles, huit jours après en terres profondes, les retours d’expériences de la Chambre d’agriculture de l’Ariège montrent que lors d’été secs (comme en 2019 et 2020), un démarrage plus précoce est important pour assurer une bonne réserve hydrique à partir de la floraison, où le stress hydrique commence à devenir particulièrement pénalisant, et tout le long de la campagne. L’irrigation se poursuit jusqu’au stade R7, lorsque les premières gousses sont mûres. En effet, il est essentiel d’assurer un confort hydrique des nodosités jusqu’en fin de cycle pour garantir un bon remplissage des gousses et un taux de protéines correct.

 

En partenariat avec l’OUGC “Vallée de l’Ariège“, la Chambre d’agriculture de l’Ariège a cette année de nouveau installé deux stations de sondes tensiométriques à Sieuras chez Gaël Giordano dont nous avons visité la parcelle soja l’après-midi et à Cazals-des-Bayles chez Jérôme Bernard : à suivre dans les prochains bulletins irrigation !  

 
Des tests de germination et une inoculation de qualité

Retour à Montaut en fin de matinée de ce Tour de plaine chez Jérôme Vicaire qui a semé deux parcelles fin avril – début mai. Comme Jean-Michel à Ludiès, Jérôme a choisi de semer des semences fermières sur une partie de sa sole de soja.

Le taux de germination de ses semences était satisfaisant, atteignant 90%. En effet, lorsqu’on choisit de ressemer ses propres semences, comme pour toutes les cultures, un test de germination est indispensable pour s’assurer une levée correcte et valider la densité de semis.

On veillera également à bien inoculer ses lots de semences fermières. Comme nous l’avions déjà vu avec Terres Inovia lors des précédents Tours de plaine soja les années passées, il est déconseillé de semer du soja pré-inoculé. En effet, les conditions de stockage chez les fournisseurs après cette pré-inoculation, auxquels s’ajoutent les problématiques logistiques (délais de transport, stockage des différents lots de semences…) jusqu’au champ et au semis ne permettent pas d’avoir une inoculation efficace une fois le soja semé : l’inoculum est constitué de bactéries particulièrement sensibles aux excès de température. L’inoculation juste avant le semis, à la ferme, est donc de rigueur. Malheureusement les fournisseurs imposent souvent ces semences pré-inoculées aux agriculteurs, avec bien entendu un surcoût…

Ce Tour de plaine soja s’est achevé chez Hugo Lavigne à Saint-Victor-Rouzaud dont le soja a été semé fin mai avec une variété autrichienne. Des échanges ont eu lieu sur des essais soja Terres Inovia en cours sur l’irrigation en volume d’eau limitée et des apports d’engrais minéraux (souffre, bore, molybdène) dont les résultats nous intéresseront une fois disponibles !