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Implantation du colza : suivez le guide et pensez à y associer des légumineuses

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C’est ce qui se passe avant le semis et la manière dont se déroule celui-ci qui conditionnent une grande partie de la réussite d’une culture de colza.


L’objectif est double : obtenir un colza robuste en croissance active et avoir atteint le stade 4 feuilles début octobre à l’arrivée de la grosse altise.


Travail du sol : préserver au maximum l’humidité du sol

Produire des conditions de semis favorables, lit de semence suffisamment affiné et sol suffisamment fissuré, tout en préservant au maximum l’humidité du sol sont les 2 enjeux de l’interculture pour favoriser la levée. Ces 2 enjeux peuvent s’avérer contradictoires, aussi convient-il de raisonner le travail du sol en le limitant au strict nécessaire* et de le réaliser au plus tôt après la récolte de la parcelle afin de réduire le desséchement le sol. Dans les sols argileux particulièrement, il est conseillé de rappuyer le sol après chaque passage d’outil pour préserver l’humidité.
Si les travaux du sol sont tardifs on se retrouve vite en situation de grande difficulté dès que la pluviométrie est limitante.

Travail du sol : décider en mai-juin en observant le sol dans la culture précédente. Un diagnostic de l’état structural du sol dans le précédent permet de déterminer s’il faut travailler le sol et à quelle profondeur, en fonction de la localisation de la zone tassée.

Bannir les outils animés. Le semis combiné avec herse rotative ou outil animé est à proscrire pour l’implantation du colza : dessèchement important du sol par évaporation, accompagné souvent d’un excès de terre fine et/ou de micromottes selon la texture du sol.


*Pour en savoir plus voir le Guide technique : « Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste » sur www.terresinovia.fr – rubrique « Produits» - édition juin 2019.

Être prêt à semer dès début août en sols argileux

Être prêt à semer, cela signifie un sol préparé, les semences livrées à la ferme, le matériel et la main-d’oeuvre disponibles. Ainsi les travaux de préparation devront être terminés courant juillet.

Dans le Sud-Ouest / Sud de la France, il est recommandé d’être prêt entre début et mi-août selon le type de sol (voir ci-après). La décision de semer doit ensuite être prise en fonction des prévisions météo : le déclenchement du semis sera conditionné par l’annonce d’une pluie. Semer juste avant une pluie de 7-10 mm est idéal, même dans le sec à condition que le sol soit prêt, car la graine est en mesure d’attendre des conditions de germination favorables.

Dans les situations à faible réserve minérale et sous réserve de disposer de variétés peu sensibles à l’élongation, les semis doivent être particulièrement précoces. Il s’agit de parcelles sur sols superficiels, sols argilo-calcaires et argileux, et/ou avec un pH élevé, ainsi que des situations en semis direct ou si le colza est associé à des légumineuses. Dans ces cas de figure, il est indispensable d’être prêt dès le début du mois d’août et de semer avant le 20 Août.

En sols profonds, à forte disponibilité en azote, les températures favorables et l’azote disponible justifient des semis moins précoces afin de limiter le risque d’élongation notamment. Dans ces cas de figure, il conviendra d’être prêt à semer à partir de la mi-août, pour un semis réalisé avant le 30 août.

Semer même dans le sec. La graine de colza se conserve très bien dans le sol. Attendre la pluie, c’est courir le risque de passer à côté de celle qui fera lever la culture au plut tôt. Mieux vaut dans ce cas avoir déjà semé.

 

Raisonner la profondeur de semis : 2 cm en condition optimale d’humidité

La profondeur de semis se raisonne selon l’humidité du sol afin de favoriser une levée rapide.

- En sol sec sur les 3 ou 4 premiers centimètres, mais restant frais en dessous, semer, jusqu’à 4 cm, afin de positionner la graine au contact de la fraîcheur.

- En sol sec sur 5 cm et plus, semer à 2 cm dès lors qu’une pluie de 7-10 mm est annoncée pour favoriser une germination rapide. La graine germera dès que le sol sera réhumecté : on considère que 1 à 1,5mm de pluie sont nécessaires pour réhumecter un centimètre de sol. Si les précipitations sont inférieures aux 7-10 mm annoncés, il y a un risque de dessèchement du grain en cours de germination, la jeune racine ayant des difficultés à se développer dans une zone sèche : c’est la situation la plus délicate.

- Sans pluie effective ni annoncée au 20 août, semer alors à 4 cm de profondeur pour attendre une pluie significative.

S’assurer d’une disponibilité en azote et phosphore suffisante pour une croissance dynamique et continue à l’automne

Les sols peu pourvus en phosphore étant fréquents dans le Sud, un apport au semis est recommandé car des carences, même modérées, contribuent à une réduction de croissance.

Dans les parcelles à faible disponibilité en azote à l’automne, il est conseillé de réaliser un apport avant le semis, qu’il soit organique (fientes, lisiers, digestats, fumiers peu pailleux) ou minéral. Pour l’azote minéral, viser 10 unités d’azote en localisé ou 30 unités en plein, en veillant au respect de la Directive Nitrates. Enfin, à l’échelle de la rotation, certains précédents permettront de limiter les apports d’azote ; soulignons ainsi l’intérêt de positionner le colza après des cultures laissant de l’azote disponible, tels que des protéagineux.

Association de légumineuses gélives : pensez-y !

Que ce soit pour limiter les dégâts d’insectes d’automne ou améliorer la disponibilité de l’azote à l’automne, les travaux de Terres Inovia confirment l’intérêt de cette pratique sur les résultats techniques et économiques du colza.
Pour cela, la réussite de l’implantation du colza et des plantes compagnes est une condition préalable incontournable. Les colzas associés à des légumineuses gélives ne sont pas adaptés aux parcelles à forte pression dicotylédones, aussi évitera-t-on les parcelles sales à forte pression dicotylédones. Enfin, il faut choisir les bonnes espèces selon ses contraintes, type de semoir notamment.
La précocité peut être aussi un critère de choix : lentille, gesse, fenugrec et trèfle d’Alexandrie mono-coupe, espèces précoces ne nécessiteront que rarement une destruction chimique.

Pour en savoir plus, se référer au Point technique "Colza associé à un couvert de légumineuses gélives" ed. Terres Inovia2016- (à télécharger ou commander sur www.terresinovia.fr – rubrique produits).

 



Auteurs
:
Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) 
Claire Martin-Monjaret (c.monjaret@terresinovia.fr)
Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr)