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Démonstration de semis direct : semoir à disques et à dents comparés

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Les conditions météo de fin juin ont permis la tenue d’une démonstration de semis direct dans de très bonnes conditions, le 9 juillet dernier sur l’exploitation de Jérôme et Céline VICAIRE à Montaut. Retour sur le semis et les résultats des levées.

Présentation de l’exploitation de Jérôme et Céline Vicaire  

  •  90 hectares dans la plaine de Montaut, boulbènes superficielles, dont 70 ha irrigables (dont 50 ha sous un pivot)
  •  Troupeau de 350 brebis viandes, qui valorisent des prairies et des couverts végétaux occasionnellement.
  •  Rotation type : blé dur – maïs (conso ou semence) – soja

Parcelle de démonstration : blé dur précédent soja, moissonné le 3 juillet (45 qtx/ha, mais 20% de grêlé). Pailles exportées. Pluviométrie importante pendant le mois de juin (53 mm), fraicheur importante présente au sol au moment du semis.

Trois semoirs directs ont été comparés, en semant 25 kg/ha de sorgho Piper (semence fermière) :

  • Semoir à disque Sulky Unidrill (CUMA du Carlaret) : semoir de 4m fixe, acheté d’occasion à 14 000€, il a été réglé avec sa force de pénétration maximale, car malgré la fraicheur, le sol était dur en surface suite à la pluviométrie forte de cet hiver. De plus, les disques, étant très usés, faisaient que le soc avait du mal à pénétrer dans le sol. Le problème du pincement de la paille dans le sillon était également présent, mais dans une moindre mesure du fait des pailles exportées. Malgré ces soucis, la mise en terre était correcte, dans le frais à 2-3 cm de profondeur.
  • Semoir à dent autoconstruit type « Jammet » (Guillaume Durand) : semoir construit de A à Z, pour un coût total de 3300 € HT et 15 jours complets de travail pour 3 mètres de large, le travail de la dent fine était très intéressant dans ce sol plutôt ferme. Pénétration excellente, pas de résidus dans la raie de semis, création de terre fine. Par contre, le terrain pas suffisamment plat était un inconvénient. Dans les zones les plus marquées certaines dents  semaient à 1-2 cm tandis que les autres étaient à  5-6 cm…

Pour le sorgho Piper, avoir des amplitudes de profondeur si importantes n’est pas tant problématique, tant que celui-ci est dans la fraicheur. Avec d’autres graines (trèfles…) cela sera impossible. Le passage de rouleau, obligatoire avec ce type de semoir, a lissé en partie ces écarts de profondeur. Dans les zones à cailloux, ce semoir remonte tous les cailloux en surface, à proscrire en sursemis de prairies par exemple !

 

 

  • Semoir à dent T inversé Aitchison (Jean François Durchon) : semoir identique au semoir à dent classique, avec la même problématique sur sols non suffisamment plats. Le principe du T inversé fait que le sol est davantage bouleversé. La mousse présente sur les descentes du semoir permet de semer différentes tailles de graines.

Enfin, la présence d’une chaîne à l’arrière du rouleau aide à la fermeture du sillon et à la création de terre fine autour de la graine, le roulage reste de toute manière nécessaire.

 

Toute la parcelle a été roulée dans la foulée du semis pour améliorer le contact graine/sol, et faire remonter la fraicheur par capillarité. Une pluie de 9 mm deux jours après semis a encore facilité les conditions de levées.

Le 27 juillet, des comptages de levées ont mis en avant des différences sur ces trois semoirs.

 

Les levées sont en la faveur du semoir à dent type Jammet, qui s’est très bien comporté le jour de la démonstration. En terme de vigueur, les différences sont marquées également. Les semoirs à dent ont provoqué beaucoup plus de relevées de céréales, contrairement au semoir à disque.
A noter que dans l’ensemble, la parcelle est très réussie avec des densités de levée très acceptables avec les trois semoirs. Le semoir à dent Aitchison, est légèrement en retrait et sans explication particulière, sauf que le T inversé provoque des mouvements de terres importants qui assèchent la surface, et pénalisent les levées en conditions sèches. Pour le Sulky Unidrill, l’usure des disques importante explique son manque de pénétration et de positionnement efficace de la graine.

A vocation de pâturage pour les brebis de l’exploitation dès la mi-août, l’agriculteur a choisi de créer des bandes de trois mètres de large, sans semis, pour que les brebis puissent pénétrer plus facilement dans le sorgho. De plus, ces bandes permettront la mise en place de clôtures plus facile.

 

Du Coturnix09 présent sur la parcelle !

La parcelle semée en sorgho fourrager est de 14 hectares, et une partie de la parcelle avait été semée avant moisson avec le couvert Coturnix09. Composé de 2.5 kg/ha de radis fourrager, 2.5 kg/ha de radis chinois et 10 kg/ha de sorgho fourrager, et semé à l’épandeur d’engrais autour du 10 juin dans le blé dur, il a permis d’avoir un couvert présent dès la moisson. Même si les répartitions de graines ne sont pas aussi homogènes qu’au semoir (régularité d’épandage, et de levée selon les zones basses ou hautes de la parcelle), les radis sont présents dans toute la parcelle à au moins 5 pieds/m², qui est l’objectif minimal de densité.

A voir d’ici fin septembre l’évolution, mais c’est prometteur !

 

Couvert Coturnix09 semé le 10 juin dans le blé dur à la volée, aucune intervention depuis la moisson !