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Couverts végétaux estivaux : allier stockage du carbone, agronomie et réglementation

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La mise en place de couverts végétaux en interculture est de plus en plus courante dans la plaine ariégeoise, notamment en hiver avec des couverts à base de féverole. Bien que plus difficile à réussir techniquement, les couverts d’été sont un levier agronomique intéressant sur la gestion du salissement, et permettent une importante production de biomasse et de restitution au sol (valorisation possible par la pâture également). Enfin, même si la réglementation a évolué sur le sujet, ces couverts peuvent compter comme Surface d’Intérêt Ecologique (SIE).

Quelques points de réglementation

Pour qu’un couvert d’été soit considéré comme SIE, il doit être :

    1. Semer avant le 28 septembre
    2. Constituer de deux espèces minimum
    3. Rester en place jusqu’au 20 novembre  au minimum (huit semaines)

Modes d’implantation : chercher la fraîcheur !

Pour assurer les levées en été, maintenir la fraîcheur au sol est essentiel. Plusieurs options possibles en fonction des conditions et du matériel présent sur l’exploitation. Par contre, après semis un passage de rouleau est obligatoire pour bien rappuiyer.

Comment semer son couvert SIE ?

Plusieurs méthodes de semis peuvent être mises en place pour l’implantation de couvert SIE.

                        Les semis pendant les moissons

Réalisé avec un semoir de semis direct à dents fines, c’est actuellement la méthode de semis qui donne les meilleurs résultats. La graine est déposée dans l’humidité résiduelle, sans pincer de paille dans le sillon. Semer par le biais d’une dent ou d’un disque minéralise un peu de sol ce qui profite directement au couvert. La trémie permet de mélanger n’importe quelles semences de taille différente.
Il faut reconnaître que même si actuellement cette méthode est la plus efficace, elle arrive à un moment délicat en terme de travail. De plus le débit de chantier est moindre et il faut quelques équipements spécifiques. Coût estimé à 30€/ha sans la semence.
Pour maximiser ses chances de réussite, il est important de semer directement le plus rapidement après la moisson, travailler le moins possible le sol pour ne pas l’assécher et pour limiter les levées d’adventices et les repousses.

 

Les plus

Les moins

• Positionnement de la graine
• Faible perturbation du sol en semis direct
• Semis dans l’humidité résiduelle post-récolte
• Petite minéralisation du sol qui
« booste » le couvert
• Possibilité de mélanger toute les tailles de graines

• Débit de chantier moindre
• Pic de travail important
• Matériel spécifique en semis directs

 

                       Les semis après la moisson

Réalisés après un déchaumage ou deux, le travail du sol aide à l’implantation du couvert mais les levées d’adventices sont souvent importantes également. Dans ce système, la pluie est obligatoire pour arriver à faire  lever un couvert. Pour diminuer le nombre de passage, les petits semoirs électriques type « Delimbe » sont très pratiques, montés sur des déchaumeurs par exemple.

 

Les plus

Les moins

• Faux semis
• Fin des moissons
• Possibilité de mélange

• Assèchement de l’horizon superficiel
• Développent moindre du couvert
• Levés d’adventices et repousses de céréale
• Pluie obligatoire pour faire germer le couvert
• Équipement d’outil type « delimbe » sur déchaumeur
• Un voir deux passages d’outils• Matériel spécifique en semis directs

 

   

Quelques exemples de semis

  • Les couverts estivaux post moisson : objectif biomasse !

Ces couverts sont à semer au plus près de la moisson, à base d’espèces estivales : sorgho fourrager, tournesol, navette, moutarde d’Abyssinie, nyger, radis chinois… Il faut rester vigilent avec les sorghos qui peuvent monter en graines avant la période de destruction. Pour le tournesol, à éviter sur les parcelles dans lesquelles le tournesol fait partie de la rotation.
Exemples pour des semis de juillet :  25 kg/ha de Sorgho Piper    OU 15 kg/ha de sorgho Piper + 8 kg/ha de tournesol + 2 kg/ha de Navette

 

Sorgho piper semé à 25 kg/ha, précédent colza semence

  • Les couverts SIE courts

Pour les personnes qui souhaitent semer des couverts pour faire des SIE courant août et à coût maîtrisé, plusieurs espèces de petites graines peuvent être adaptées;
Exemples pour des semis d’août et destruction fin novembre : Phacélie 3kg/ha + Navette 4 kg/ha OU Moutarde d’abyssinie 4 kg/ha + Nyger 4 kg/ha

  • Les couverts SIE longs

Ces couverts ont pour vocation en un semis de faire des SIE sur les périodes demandées et d’être un couvert performant en hiver. Ces espèces ne sont pas gélives, par exemple : Phacélie 3 kg/ha + trèfle incarnat 10 kg/ha + moutarde d’abyssinie ou navette 4 kg/ha.
Ce type de couvert a un cycle très long. Les crucifères ne devraient pas fleurir avant le mois de février, juste avant la destruction. Le trèfle, qui aura le temps de s’implanter, apportera de la biomasse intéressante au printemps, et captera de l’azote.

  • Les couverts à base de féverole

Les dates de semis optimum des couverts de féveroles se situent entre fin septembre et fin octobre. Pour les comptabiliser en tant qu’SIE, le semis doit être réalisés avant le 28/09, en association avec au moins une autre espèce. Le semis peut se faire à l’épandeur d’engrais, mais nécessite des graines de taille similaire afin qu’elles ne se trient pas dans la trémie. L’idéal est de mélanger au moins trois espèces pour limiter ce phénomène de tri. La féverole peut se mélanger avec des pois fourrager, des vesces commune ou velue. Le radis chinois peut être la troisième espèce, c’est la crucifère avec le plus gros PMG.
Le mélange peut aussi se faire avec des graminées comme de avoine ou le seigle forestier ou fourrager. Le mélange d’une graminée avec la féverole ne se trie pas. Cependant, la destruction peut être plus compliquée avec des graminées dans le couvert, plantes qui ont un chevelu racinaire très voir trop développé selon le type de destruction.