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AgroDays : fin de la saison 1

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Bilan de cette dernière journée

Au terme d’une première saison de cinq journées techniques, la saison 1 des AgroDays s’est clôturée le 23 mars dernier. Les deux collectifs d’agriculteurs à l’origine du projet : APIL pour la valorisation du bois et Assolement pour la conservation des sols, clôturaient également leurs trois années d’engagement. Pour cette dernière rencontre, ce sont les témoignages des agriculteurs des groupes qui ont été mis à l’honneur, marquant également la dimension sociale bien ancrée pour ces deux collectifs. « Ces trois années ont été propices aux échanges au sein du département et au-delà. Ce travail est important pour se rassurer sur certains points et progresser sur d’autres  » confiait un des représentants. Le constat de départ est bien souvent le même pour les membres des deux GIEE (Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental) : les contraintes liées aux obligations ou à la typologie de l’exploitation peuvent devenir de véritables atouts et créer davantage de valeur ajoutée sur l’exploitation.

Une soixantaine de participants sont ainsi venus à la rencontre des agriculteurs des deux collectifs pour connaître l’état d’avancement de leurs pratiques sur la valorisation du bois et sur la conservation des sols, des résultats précis, suivis par les conseillers de la Chambre d’agriculture. Au-delà des itinéraires techniques mis en place sur les exploitations, les agriculteurs ont largement abordé leurs difficultés dans la mise en pratique et les solutions mises en œuvre.

Des retours d’expériences nécessaires pour adopter des modifications de son système d’exploitation.

François Marfaing : optimiser toutes les ressources de l’exploitation

✓ SAU : 106 ha
✓ Troupeau de 150 brebis
✓ Installation en 2002
✓ Production et commercialisation de bois
✓ Essais de ouverts végétaux dès 2002
✓ Non labour depuis plus de 10 ans

« Des haies sont présentes sur les pourtours des trois grands îlots de l’exploitation, représentant ainsi 2  538  mètres linéaires de haies à entretenir. Lors de mon installation, l’enjeu était donc de limiter la charge liée à cet entretien. De cette contrainte, j’ai essayé d’en faire une force. Aujourd’hui, c’est 220  m3 de bois qui sont commercialisés en bois de chauffage et piquets.  Depuis 2016, je commercialise 1 100 filets de bois via Bois Paysan Distribution (bûchettes, allume-feu, bois barbecue), m’assurant ainsi une valorisation supplémentaire de 30 % sur les produits. Des volumes qui devraient être également doublés pour 2017.

Toujours dans l’optique de valoriser au mieux le potentiel de mon exploitation, j’ai introduit des couverts végétaux avec pour objectif d’apporter une ressource herbagère supplémentaire pour les brebis. Je valorise ainsi deux fois mes surfaces : l’été avec le maïs semence et l’hiver pour les animaux. A noter également, l’absence de repousses de maïs mâles, sur la parcelle au printemps, grâce au passage des brebis ».

Christian Pujol : un intérêt avéré des couverts végétaux

✓ 130 ha en grandes cultures
✓ Installation en 2005 avec reprise de l’exploitation céréalière familiale
✓ Non labour depuis 4 ans
✓ Couverts végétaux depuis 3 ans

« Les couverts végétaux ont été mis en place par obligation suite à la réglementation relative à la zone vulnérable. Petit à petit, nous avons essayé de faire de cette contrainte un atout. Grâce au collectif Conser’Sols, nous avons pu améliorer nos pratiques et nos connaissances sur la conduite des couverts végétaux. Après deux premières années, plutôt timides, l’itinéraire technique s’est aujourd’hui professionnalisé suite à un impact positif de cette culture sur les rendements des cultures de vente et sur son impact agronomique :
-  lutte contre les adventices et notamment le ray-grass grâce à la couverture du sol
- travail du sol par les racines : sol plus souple, plus facile à travailler
- absence de fumure de fond depuis 4 ans : éléments du sol remontent en surface

Un couvert (150 kg/ ha d’un mélange de féverole (70%) et vesce de Narbonne (30%) et 2 kg/ha de phacélie ) est ainsi mis en place systématiquement avant maïs.   Le mélange féverole et vesce de Narbonne est produit sur l’exploitation ».

Agnès et Jean-Pierre Ensales  : adopter une stratégie de commercialisation du bois

✓ Surface boisée : 46 ha, équivalent à 7000 m3 sur pied (dont 5000 m3 valorisables en bois de chauffage).
✓ Stratégie d’exploitation du bois : 150 stères par an (soit 100 m3) durant 10 ans.

« Membres du GIEE Bois Paysan, nous avons participé à la mise en place de la société commerciale « Bois Paysan Distribution » avec 9 autres agriculteurs du groupe, et nous nous  chargeons aujourd’hui de commercialiser les produits de la société (sacs de bûchettes, bois barbecue et allume-feux) sur les secteurs de St-Girons et La Bastide-de-Sérou. Débutée courant 2016, la vente de ces produits offre déjà des perspectives intéressantes (les résultats du premier trimestre 2017 ont déjà dépassé le bilan 2016).

Nous expérimentons le remplacement d’une partie de la paille par du paillage bois pour la litière animale. Ce nouvel usage nécessite 30 m3 par an, et constitue une réduction importante des charges.
Ainsi, l’exploitation des surfaces boisées s’appuie sur trois débouchés : la vente aux particuliers de bois bûche en vrac (au stère), la vente des produits « Bois Paysan Distribution » aux magasins (grandes surfaces et magasins de bricolage/jardinage), et le paillage bois.  Adhérents de la CUMA environnementale des Vallées Cathares, l’exploitation du bois est aujourd’hui facilitée grâce à l’utilisation d’outils spécifiques : coupeur-fendeur et remorque forestière ».

Cette journée s’inscrit dans le cycle des journées agrodynamiques. Projet soutenu dans le cadre de l’appel à projets pour l’animation des GIEE reconnus en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, et de l’appel à projets de communication sur le plan ECOPHYTO en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Ce plan est piloté par le ministère en charge de l’agriculture et le ministère en charge de l’écologie, avec l’appui de l’office national de l’eau et des milieux aquatiques, et bénéficie de crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses.