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100 % de pertes pour les agriculteurs sinistrés par la grêle

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La Chambre d'agriculture demande un plan de soutien

Edito : Un plan de soutien pour faire face à cette situation critique


Difficultés d’implantation des cultures, épuisement des stocks, fourrages de faible qualité… les conditions climatiques de ce printemps ont été défavorables pour les activités agricoles. Une situation qui m’a amené à alerter les services de l’Etat, par courrier, le 14 juin dernier. Ces préoccupations ont été remontées au Ministère par l’intermédiaire du Préfet de Région.


Pour un certain nombre des exploitants déjà fortement impactés par cette campagne calamiteuse, la situation a brusquement empiré sous l’effet des orages de grêle des 3 et 4 juillet qui ont touché une large moitié Nord de notre département. Sur ce territoire, de nombreuses récoltes de céréales, de colza… sont détruites, les cultures de printemps dont l’implantation était déjà chaotique, repartiront difficilement et les rendements seront assurément pénalisés.
Ces aléas climatiques viennent s’ajouter à une conjoncture économique très défavorable et sont en train de rendre la situation dramatique pour de nombreuses exploitations de grandes cultures, de polyculture-élevage et d’élevage, sur le secteur de la plaine et des coteaux. Les faibles rendements constatés sur les moissons en cours vont également amplifier cette situation de crise.


Ainsi, s’il reste indispensable d’obtenir rapidement des réponses du Ministère quant à la sécurisation du versement des aides de la PAC pour les agriculteurs, c’est d’un véritable plan de soutien avec la mise en application de mesures collectives : allègement des charges sociales, fiscales, bancaires, restructuration des dettes, accompagnement à la réorientation des systèmes… dont ont besoin en toute urgence nos agriculteurs pour espérer sortir de cette situation critique. Conscients de l’ampleur de la situation pour le monde agricole, les services de la Chambre d’agriculture ont d’ores et déjà relayé cette demande.


François Toulis, Président de la Chambre d’agriculture de l’Ariège

 

Les assurances mobilisées pour estimer les dégâts suite à la grêle

Quelques heures après le passage des orages de grêle subis les 3 et 4 juillet derniers, les différentes compagnies d’assurance ont été contactées par leurs agriculteurs adhérents pour réaliser les déclarations d’assurance au titre des aléas climatiques. En plein pendant les récoltes des céréales d’hiver, les assurances ont enclenché la procédure rapidement. « Trois jours après les sinistres, toutes les déclarations ont été faites. Des experts ont été mandatés dans l’urgence pour constater les pertes chez tous les agriculteurs avec des surfaces en blé » présentait Ludovic Pujol, chargé de clientèle du marché agricole pour Groupama. La prise en charge des agriculteurs sinistrés a donc été une priorité. Pour faire face au calendrier des travaux en cours, certaines assurances ont demandé de laisser aux champs une partie témoin pour ne pas pénaliser les moissons en cours tout en garantissant la prise en compte des sinistres subis.
Sur l’épicentre du passage de la grêle, les pertes sont de 100 %. Autour, les dégâts sont plus aléatoires. Dans tous les cas, il est recommandé de réaliser la déclaration sans tenir compte de la franchise. Pour les assurances, c’est aussi le cumul des aléas qui peut déclencher le paiement de l’assurance : sécheresse, excès de température, coup de chaleur, coup de soleil, températures basses, manque de rayonnement solaire, coup de froid, gel, excès d’eau, pluies violentes, pluies torrentielles, humidité excessive, grêle…
Les paiements des indemnités seront réalisés selon le prix et le rendement assurés par l’agriculteur, après la signature du procès-verbal et l’enregistrement du sinistre par la compagnie d’assurance. « Dans nos pratiques, nous sommes en capacité de déduire le coût de la cotisation au contrat d’assurance Aléas climatiques lors du paiement des indemnités et nous pouvons réaliser des avances sur demande de l’agriculteur. Pour les dégâts subis sur les bâtiments et véhicules, les contrats d’assurance sur ces biens déclenchent directement la prise en charge » précisait Ludovic Pujol.

Selon le Ministère de l’agriculture, seulement 25,7 % de la surface agricole française hors prairie sont couverts par une assurance multi-risques. Un choix critique qui peut mettre en péril l’avenir de l’exploitation agricole. « Ces dernières années, le prix des assurances récoltes a baissé de 15 à 20 %. Aujourd’hui, pour une exploitation avec 50 ha de maïs assurée à hauteur de 4 000 €/ha, le coût de l’assurance va être de 3 200 €. Sur ces assurances Aléas climatiques, il n’y a pas de bonus ou de malus » complétait le représentant de Groupama. Afin de favoriser la souscription de contrats individuels pour pertes de récolte, l’État mobilise des crédits, permettant une prise en charge d’une partie du coût de la souscription dans des conditions définies par l’État.

Les changements climatiques intervenus ces dernières années viennent chaque année impacter l’agriculture. La souscription de ces contrats d’assurance est aujourd’hui indispensable face à la fréquence et l'ampleur des événements climatiques croissants. Ceux-ci doivent être souscrits au moment des semis, avant la date du 15 mai et jusqu’au 15 juin pour les années exceptionnelles. L’assolement peut être ensuite modifié jusqu’à fin juillet.

Nous vous invitons à contacter votre compagnie d’assurance pour tout complément d’information.

Gaëlle Comminges